lundi 25 août 2008



Balade Irlandaise.

"Deux Jours à Tuer" de Jean Becker (F); avec Albert Dupontel, Marie-Josée Croze, Pierre Vaneck, Alessandra Martines, Mathias Mlekuz, Cristiana Reali...

Antoine Méliot est un quadragénaire apparemment heureux. Une femme splendide, deux beaux enfants, un boulot en or, une belle maison et un cercle d'amis solide. Pourtant, sur le temps d'un week-end, Antoine va tout mettre en oeuvre pour saborder cette vie bien rangée: famille, amis, tout va y passer dans une sorte de fuite en avant que son entourage aura bien du mal à comprendre.

Ah!
Dommage!
Trois fois dommage!

Voila un film que l'on aurait pu - que l'on aurait voulu - ranger au sein de ces petits chefs-d'oeuvre inattendus qui de temps en temps font surface dans une vie de cinéphile.
De ces films dont on n'attend rien ou pas grand chose et qui pourtant nous boulevesent et nous emportent.

Et il s'en sera fallu de peu.

Une connerie, un grain de sable, un défaut de construction.
Un détail en somme.

Presque...

Parce que quand même, le problème, car problème il y a, est de taille.
Il n'a rien d'anodin.

Ce problème, c'est que dès la deuxième bobine on a compris.
Le comment du pourquoi...
Le suspense est éventé.
On sait trop clairement où tout celà nous mène. Et vers quel dénouement.

Alors, évidemment, ça gâche un peu le plaisir.

Parce qu'à part ça, du plaisir, on en prend.

D'abord, on est cueilli par la surprise!

La surprise de voir ce bon vieux et finalement trop gentil Jean Becker, spécialiste s'il en est depuis quelques années d'un certain cinéma lénifiant estampillé "Vieille France", roboratif et rassurant du type "Les Enfants du Marais", "Un Crime au Paradis" et autres "Dialogue avec mon Jardinier" (rien que le titre!) renouer avec un style et un genre un peu plus tripal, rageur et brutal, de celui qu'il aborda jadis avec "L'Eté Meurtrier", par exemple...

Ensuite, on est emballé par le jeu de massacre!

Quoi de plus réjouissant, avouons-le, que de voir ce type balancer leurs quatre vérités à un groupe d'amis d'abord surpris, ensuite offusqué, à une femme dépassée par les événements ou a une belle-mère envahissante et chiante.
Quel plaisir de le voir envoyer paître client et boulot, comme on a tous rêvé un jour de le faire.
De le voir se régaler de gamineries bêtes et méchantes au dépends d'abrutis médusés.
Bref, de tout envoyer en l'air dans un jouissif et salutaire pétage de plombs.

Surtout quand ledit pétage de plomb est servi sur un plateau par un Dupontel impérial, beaucoup plus à son affaire ici que dans ses récents ratages (le "Paris" de Klapisch pour n'en citer qu'un) bien aidé qui plus est par des scènes solidement écrites et brillament dialoguées (le repas entre amis, l'auto-stoppeur...).

Enfin, on est cueilli par le face-à-face final!

Ce quasi duel amer et acerbe, presque silencieux entre le (anti) héros et son vieux père, interprêté avec ce qu'il faut de rudesse par le trop rare Pierre Vaneck, bien loin ici des sempiternelles sagas de l'été où l'on semble vouloir à tout prix le cantonner ces dernières années.

Un affrontement sur fond de rancoeurs et de non-dits, magnifié par une mise-en-scène minérale qui se sert avec finesse et intelligence de la beauté rude des paysages irlandais pour transcender un scénario sans cela par trop téléphoné.

Tout ça pour aboutir sur un épilogue malheureusement bien trop tôt éventé, donc.

Mais qui n'enlève rien au plaisir que l'on aura pris à regarder ce film étonnant, à la fois drôlatique, fiévreux... Et bouleversant au-delà des mots.

Bouleversant parce que terriblement humain.


Cote: ***


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je préfère sa petite-fille que Pierre Vaneck lui-même mais bon...

Cartman a dit…

Aurélie Vaneck?

Putain, le sale fan de "Plus belle la vie"!

Va te coucher!

Cartman a dit…

Elle est franchement pas terrible, en plus...