Bonjour ennui...
"Sagan" de Diane Kurys (F); avec Sylvie Testud, Pierre Palmade, Jeanne Balibar, Denis Podalydès, Arielle Dombasle, Lionel Abelanski...
La vie et l'oeuvre de Françoise Sagan, de la sortie de "Bonjour Tristesse" à ses derniers instants dans sa propriété normande...
Le gros avantage de ce terne et mièvre biopic aura donc été de m'apprendre deux trois choses sur Françoise Sagan, auteur que je n'ai jamais lu et dont je savais finalement que peu de choses (en gros, à part les titres de deux ou trois de ses oeuvres, j'avais surtout eu vent de ses démélés avec la justice française pour des affaires de drogues et d'une interview hilarante menée par Desproges à l'époque du "Petit Rapporteur").
C'est déjà ça, me rétorquera-t-on.
C'est même l'essentiel, puisque c'est un peu le but d'un biopic que d'apprendre au commun des mortels des choses qu'il ignore à propos de son sujet.
Forcément...
Oui mais bon...
C'est déjà ça, peut-être, mais au vu de l'ensemble c'est quand même un peu court, jeune homme... Allez, allez.
Evidemment, le principal défaut de l'oeuvre, c'est que sa réalisation, plate et tristounette, trahit un peu trop les origines télévisuelle du sujet (conçu au départ comme une télésuite en deux parties produite pour Arte).
Mais il n'y a pas que ça. Malheureusement.
Car si "Sagan" passe en revue à peu près toute les phases de la vie banalement tumultueuse de l'auteur, se présentant comme un véritable catalogue - pour ne pas dire encyclopédie - "saganien", exhaustif et par trop didactique, il n'en manque pas moins d'un véritable point de vue.
Ce qui le transforme bien vite en un téléfilm de luxe sans souffle ni audace.
Alors, au vu de cela, on se raccroche à ce que l'on peut. C'est à dire à l'interprétation.
Et là aussi, le bat blesse.
Car si Sylvie Testud est parfaite de mimétisme et d'engagement dans le rôle de l'écrivain (bien qu'il faille un temps d'adaptation pour se faire réellement à son curieux mode de jeu "en dessous") le reste du casting n'est pas forcément au diapason...
Certes, Palmade, très bien en Jacques Chazot, tient probablement ici son meilleur rôle.
Mais au vu de sa filmographie ça ne veut finalement pas dire grand' chose.
Et le problème c'est que d'autres autours d'eux s'oublient et se laissent aller.
Dombasle, bien sûr, tarte comme à son habitude.
Mais surtout, et c'est beaucoup plus dommage, Jeanne Balibar, dont le cabotinage malheureusment contagieux fait sombrer pas mal des scènes dans le ridicule le plus complet...
Pour le reste, le film hésite et tergiverse beaucoup, quelque part entre réalisme frenchie toujours au bord de l'anecdote et traitement plus franchement hénaurme, music-hall à l'américaine, lorgnant bizarrement du côté de "La Môme", pour citer un exemple récent (et beaucoup plus réussi, malgré son côté kitsch et ses excès).
Bref, mal illustré, platement filmé, interprêté de manière franchement inégale et confondant malheureusment trop souvent l'art et le cochon, le film de Kurys, en dehors du côté purement factuel de l'affaire, peine à rendre compte de ce que devait sans doute être la complexité du personnage Sagan et de son processus créatif.
Et passe sans doute à cause de cela complètement à côté de son sujet...
Cote: *
mardi 26 août 2008
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