vendredi 28 septembre 2007
Pipi dessus?
Voire...
La Hammer Films vient d'annoncer sa résurrection par voix de presse.
Le communiqué annonce le tournage d'un film intitulé "Beyond the Rave" (ah! ah! ah!).
Etant un fan absolu des productions gothico-kitschs du célèbre studio britannique, je ne peux que me réjouir de ce retour aux affaires, d'autant que le rôle principal de cette nouvelle production a été confié à la vraiment trop rare Sadie Frost (la Lucy Westenra du "Dracula" de Coppola) et que la plus que mythique Ingrid Pitt y fera une apparition (j'en connais un qui va être content).
Là où le bât blesse, c'est que, comme l'indique son titre au subtil JEU DE MOT (ah! ah! ah! derechef!) l'action du film se déroulera dans le milieu des raves londoniennes.
Or, ce que j'attend d'un film de la Hammer, c'est plutôt qu'il nous emmène fin XIXème dans les brumes de Londres ou, mieux, dans les forêts des Carpathes!
Qui plus est, quand les films d'horreur (faut bien les appeler par leur nom) se mettent à vouloir surfer sur la vibe et kiffer l'air du temps (ou le contraire) pour plaire aux djeuns, désolé mais faut bien avouer que ça débouche généralement sur des séries Z de la plus belle eau.
Et là, justement, je sais pas pourquoi mais ça sent un peu le crâmé...
Mais bon, comme disait l'autre, pas de faux procès.
Attendons donc le résultat final pour juger sur pièces si le retour annoncé de la plus culte des institutions britanniques est synonyme de triomphe*... ou de flop magistral.
Personnellement, je croise les doigts...
(*oui, enfin, faut peut-être pas pousser...)
mardi 25 septembre 2007
Land of Hope and Zombies...
"28 Semaines Plus Tard" (28 Weeks Later) de Juan Carlos Fresnadillo (UK); avec Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Catherine McCormack, Harold Perrineau, Imogen Poots...
Six mois après qu'un terrible virus aie transformé une bonne partie de la population britannique en zombies sanguinaires, les forces d'occupation américaines semblent avoir repris la situation en main et la reconstruction du pays parait être en bonne voie.
Don, l'un des rescapés des événements, est partagé entre la joie de retrouver ses enfants et la culpabilité qui le ronge suite à la disparition de sa femme.
Alors qu'ils tente tant bien que mal de refaire sa vie dans un Londres encore largement en quarantaine, quelque part, le drame couve.
Et si tout n'était pas vraiment fini?
Et alors, ce fameux "28 semaines..."? Qu'en est-il finalement?
Chef-d'oeuvre ou grosse merde infâme? Séquelle ultra-efficace, limite supérieure à l'original ou série B gore bâclée passant largement à côté de son sujet?
Ni l'un ni l'autre, mon capitaine!
Et peut-être bien un peu tout ça à la fois...
Merveille, chef-d'oeuvre, métaphore subtile, certainement pas!
Série B bien burnée et rudement efficace, c'est déja plus probable...
Alors oui, bien entendu, force est de reconnaitre que le sous-texte anti-américain est particulièrement lourdaud, voire neuneu.
On le voit arriver de loin avec ses grosses rangers, épais comme une Guinness tiède, léger et délicat comme un hooligan dans un salon de thé...
C'est sûr, la comparaison entre l'intrigue du film et la réalité vécue en Irak semble tellement forcée qu'elle donne presque envie de rire.
Mais reconnaissons quand même qu'elle donne lieu à quelques trouvailles scénaristiques plutôt rigolotes, comme cette fameuse scène ou les snipers US, incapables de faire la différence entre infectés et citoyens sains sont obligés de faire feu sur tout ce qui bouge.
En dehors de ça, on peut effectivement admettre que le film souffre de pas mal de handicaps: la caméra portée rend une fois de plus certaines scènes d'action indigestes (mais c'est beaucoup plus supportable et de toute façon moins systématique que dans le Bourne, par exemple), Robert Carlyle, pourtant remarquablement ambigu est scandaleusement sous-exploité, ce fameux morceau qui parait-il ressemble fort à du Godspeed You! Black Emperor est un peu trop utilisé et surtout un peu trop pathos que pour être honnête et puis, oui, c'est certain, passé une scène d'ouverture particulièrement réussie, l'action retombe et met des temps immémoriaux à - enfin! - (re) démarrer.
Mais une fois que ça (re) démarre, pardon!
Ouïe, ouïe, ké bazar!
Dès que le virus se répend à nouveau (ben oui, c'est pas non plus révéler grand'chose que de dire ça) c'est adrénaline dans ta face, grimpage sur ton fauteuil et cavalcade à tous les étages jusqu'à l'épilogue, cocasse mais un peu trop attendu (oui, oui, il y aura un "28 Mois Plus Tard", cette fois c'est sûr).
Et les scènes d'anthologie s'enquillent les unes après les autres sans que le film ne semble jamais vouloir se poser: le bombardement de Londres (qui m'a fait penser à l'attaque de l'Etoile Noire à la fin de Star Wars, allez savoir pourquoi), la scène des snipers, celle - déja célèbre et pour cause - du métro (qu'on peut carrément qualifier de culte), celle, potache mais réjouissante, de l'hélico ("on rit gras mais jamais beauf", comme disait l'autre). Et je peux vous dire que j'en passe et des meilleures...
La mise en scène est haletante et inventive, même si elle fait parfois la part un peu trop belle aux effets faciles (caméra portée, donc, mais aussi flous et ralentis en tous genres), la direction d'acteurs est impeccable, les effets très réussis et le suspense permanent.
Qui plus est, la direction artistique donne parfois à l'ensemble des faux airs de "Children of Men" même s'il est clair que les deux films ne jouent absolument pas dans la même catégorie.
Et allez ouais, avouons-le! Il est vrai que, comme souligné ailleurs ("et sans être pédophile", mouarf!) la - très - jeune Imogen Poots, véritable héroïne du film est vraiment très douée (uh! uh!) et surtout fort agréable à voir.
Alors, que demande le peuple?
Peut-être une suite avec des bérêts?
Des bérêts et des baguettes?
Côte: ***
lundi 24 septembre 2007
Sévèrement bourné!
"La Vengeance dans la Peau" (The Bourne Ultimatum) de Paul Greengrass (USA); avec Matt Damon, Julia Stiles, David Strathairn, Joan Allen, Scott Glenn, Albert Finney...
Conditionné pour devenir une machine à tuer, Jason Bourne, laissé pour mort et devenu amnésique n'avait qu'une seule obsession: retrouver son identité et faire payer les responsables! Après le meurtre de sa compagne, il avait retrouvé et éliminé le directeur du programme Treadstone qui avait fait de lui un assassin et, depuis, semblait s'estimer vengé.
Or, voilà-t-y pas que le Département de la Défense lance un nouveau programme encore plus sophistiqué baptisé Blackbriar.
Pour le directeur des Opérations Spéciales, Jason Bourne redevient donc l'homme à abattre...
Cours, Jason, cours!
Ah oui, ça, il cavale, le Jason Bourne!
Et pas qu'un peu!
Ca en donne le tournis. Ca épuise, même.
Enfin, moi, en tout cas, ça me fatigue.
Du coup, précédé de ma flemme légendaire, je pourais torcher ça en deux coup de cuillère à pot et une formule lapidaire du style "il est mieux que le deuxième et moins bien que le premier".
Voilà...
Un peu court, jeune homme?
Bon, ok, d'accord.
Eût égard à mes deux lecteurs et demi, je vais donc me fendre de quelque chose d'un peu plus roboratif (quelle intro - et quel titre! - mes aïeux; c'est portenawak!).
Mais, bon, on va quand même y aller à l'économie, hein?
En faisant un inventaire de ce qui est bien et moins bien, tiens...
Du côté "t'as tout bon, Gaston" (ou Léon, hein... Faites comme vous voulez):
1. Matt Damon est de plus en plus crédible.
Après le virage entâmé avec "Les Infiltrés" et poursuivi avec "Raison d'Etat", il s'impose de film en film comme une vraie référence du film de genre.
Derrière lui, les années mièvres au cours desquelles il errait, incolore et inodore, d'un film à l'autre. Ces années au cours desquelles on se posait légitimement la question "mais qu'est-ce qu'Hollywood peut donc bien lui trouver?"
2. D'un point de vue scénaristique, l'ambiance de paranoïa post-11 septembre tellement exacerbée qu'elle a finit par transformer des services comme la CIA en des machines à ce point énormes qu'elles se sont paralysées elles-même est admirablement rendue.
Jusque dans la mise en scène qui oppose subtilement un Bourne tout le temps en mouvement et utilisant les moyens du bord pour se dépétrer de l'affaire et un mammouth étatique immobile mais compensant ce côté statique par un arsenal technologique des plus impressionnants.
3. La mise en scène, justement (bien qu'il y aie aussi des choses à redire à ce propos mais on y reviendra).
En gros, à part une digression madrilène et de brèves incursions à Paris et Berlin, le film se compose de trois grosses pièces qui sont autant de morceaux de bravoure.
Le début à Londres (en grande partie dans la gare de Waterloo): véritable merveille de découpage et de montage.
Le "corps du film" à Tanger: incroyable tour de force de distortion temporelle entièrement construite autour d'une course poursuite hallucinante dans la casbah.
Et la fin à New-York, sans doute un peu moins haletante mais synthétisant assez bien les atouts des deux premières parties pour aboutir à un climax un peu attendu mais néanmoins diablement efficace.
Et du côté "tu t'es planté, José", me direz-vous?
Et bien d'abord et donc en:
1. Un usage un peu trop systématique de la caméra portée qui, si il renforce le côté un "toujours en cavale" du héros, rend l'ensemble des scènes d'action limite illisibles et finit comme toujours par donner la gerbe.
C'est une constante chez Greengrass (même dans ses oeuvres totalement différentes comme "Bloody Sunday" ou "Vol 93") mais même si on comprend son point de vue, ça à tendance à rendre son cinéma presque hystérique et parfois assez éprouvant, physiquement parlant.
C'est d'ailleurs particulièrement flagrant ici, dans un film ou les scènes d'action s'enchainent quasiment non-stop.
Au point que les rares moment d'accalmie finissent, par contraste, presque par donner mal à la tête. Faut pas demander...
2. Une tendance dommageable à vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain.
On sait bien que les différentes informations renvoyant à la vraie identité de Bourne et à la nature profonde du projet Treadstone sont distillées tout au long des trois opus mais franchement, ici, pour le coup c'est vraiment trop court, jeune homme!
Trois films pour en arriver à ça, c'est quand même un peu frustrant, non?
Il me semble, en tout cas.
3. C'est moins important mais je trouve quand même dommage d'engager des pointures telles que Scott Glenn ou - surtout - Albert Finney pour les sous-exploiter de la sorte.
A l'instar de Robert Carlyle dans "28 semaines plus tard" (oui, oui, on y reviendra), ce serait même limite criminel, si je puis me permettre.
Bref de bref, donc, et pour conclure cette loooooonnnnngue chronique, on dira que ce "Bourne Ultimatum", s'il n'en est pas encore à bouleverser les codes du genre, donne un coup de pied suffisament sévère dans la termitière* pour que l'on se réjouisse de son existence.
De là à espérer un quatrième épisode... faut peut-être pas pousser...
Côte: **
* ou fourmillière, c'est selon...
L'Ecole des Fans.
J'ai donc décidé, comme vous avez pu le remarquer car vous avez l'oeil du lynx, de rajouter des côtes en dessous de mes chroniques, histoire de donner une idée générale de ce que je pense du film (ben oui).
Comme ça les plus feignasses d'entre-vous n'auront même plus besoin de lire la critique pour savoir si selon moi un film est bon ou pas.
Elle est pas belle la vie?
Donc, un système de cotation standard, comme dans tous les magazines spécialisés, avec des chtites nétoiles, tout ça, tout ça.
Et pour que les moins comprenants d'entre-vous entravent quand même quelque chose à l'histoire, voici ces différentes côtes et ce qu'elles signifient:
- **** : Schboïng!!! (ou "Woody Allen et Martin Scorsese sont dans un bâteau. Personne ne tombe à l'eau.")
- *** : Wééééééééééééé!!!!! (ou "C'est pas encore Antonioni mais c'est quand même un tout bon Rob Zombie!")
- ** : Ouaip! (ou "Parfois le dimanche soir sur TF1, ils passent des vieux Gérard Oury...")
- * : Bof! (ou "...mais parfois aussi ce sont des Jean-Marie Poiré. Récents.")
- ° : Caca Prout! (ou "à côté de ça, Max Pécas c'est Bergman".)
- °° : Yeurk! Ah, putain! Mes pompes! (ou "ce film est écrit et réalisé par Renaud. Et Smaïn joue dedans (la musique est de Simply Red)!")
Voilà, comme ça vous savez tout et la photo de merde ci-dessus combinée au titre - tout aussi chatoyant - de ce post servent en même temps d'hommage à Jacques Martin.
Comme ça c'est fait...
mardi 18 septembre 2007
Un drame discret de la bourgeoisie...
"La Fille Coupée en Deux" de Claude Chabrol (F); avec Benoit Magimel, Ludivine Sagnier, François Berléand, Mathilda May, Etienne Chicot, Caroline Sihol...
Présentatrice météo pour une chaine de télé régionale, la jeune Gabrielle Deneige s'éprend d'un écrivain célèbre, séducteur et pervers mais épouse l'héritier déséquilibré d'une fortune locale...
Eh ben, eh ben, eh ben!
J'avais pourtant lu des horreurs à propos de ce Chabrol, réputé mineur, pour ne pas dire minable.
Et pourtant c'est à un film, certes modeste mais finalement plaisant que je me suis retrouvé confronté.
Bon, bien entendu, ça ne casse rien, loin de là.
Mais c'est quand même infiniment moins chiant que le précédent, "L'Ivresse du Pouvoir", pourtant encensé par les même critiques.
Et puis de toute façon, il faudra bien finir par se faire une raison; les belles années de papy Chabrol sont derrière lui, à l'instar de celles de Woody Allen.
Son dernier "vrai grand film" remonte à 1995 et à "La Cérémonie"...
Depuis, on se contente de petits films sympatoches, paresseusement torchés et sans grand éclat particulier.
Celui-ci ne déroge pas à la règle mais se laisse suivre sans déplaisir grâce à une intrigue particulièrement retorse (inspirée d'un fait divers réel, transposé de l'Amérique du début du XXème siècle à la France contemporaine).
Alors oui, OK, c'est filmé on ne peut plus plan-plan, c'est parfois un peu vieillot, voire poussiéreux (un peu comme chez Resnais, malheureusement) et certains acteurs - Benoit Magimel, vraiment pas aidé par une coupe de cheveux et des costards grotesques - sont souvent à la limite du ridicule.
Mais Ludivine Sagnier est toujours parfaite - tout comme François Berléand - on retrouve avec plaisir quelques seconds rôles devenus trop rares (en particulier Mathilda May même si, comme Michelle Pfeiffer, elle a quand même pris un sacré coup de vieux) et l'ambiance de déliquescence provinciale doublée d'une critique acerbe du milieu bourgeois si typique de l'univers chabrolien finissent par emporter le morceau.
En résumé et pour en revenir à la comparaison avec Allen, ce vieux roublard de Chabrol ferait bien de rajeunir les cadres de sa fameuse famille s'il veut que son cinéma ne rentre pas tout de suite au musée ou ne soit condamné à être projeté l'après-midi dans les homes.
Mais pour le moment, on peut heureusement encore dire de ses films qu'ils se regardent facilement et que, s'ils n'impriment pas la rétine de manière indélébile, ils sont tout du moins rassurants. Un peu comme la cuisine de grand-mère ou une soirée télé au coin du feu.
Agréables mais volatils...
Enfin... C'est déja ça, me direz-vous...
Côte: **
lundi 10 septembre 2007
That's alright, mama!
"Hairspray" d'Adam Shankman (USA); avec John Travolta, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken, Queen Latifah, James Marsden, Amanda Bynes...
Baltimore, 1962. Tracy Turnblad, adolescente au physique on ne peut plus arrondi, n'a qu'une idée en tête: danser et chanter dans le Corny Collins Show, célèbre émission de télé locale...
Repérée par l'une des danseurs-vedettes de l'émission, elle en devient bien vite l'une des stars et peut même espérer remporter le concours de "Miss Hairspray", mettant ainsi fin au règne d'Amber, la fille de la productrice.
Mais la chance de Tracy va tourner lorsque, témoin d'une injustice raciale elle va prendre fait et cause pour ses amis Noirs, mettant ainsi en péril sa carrière et ses chances de participer à la compétition...
Ouf! Didju, il s'en est passé des choses depuis que je l'ai vu, ce film!
Nouvelle rage de dents (un abscès, cette fois), nouvelle(s) visite(s) chez Cynthia-la-Dentiste, le tout suivi par un séjour en Grande-Bretagne (Londres et le Wiltshire, c'était très bien, merci...) et du coup, badaboum!, je me rends compte que je n'ai quasi rien posté de tout le mois d'août, que ça fait trois semaines que j'ai vu "Hairspray" et que ça ne va pas être facile de rassembler mes souvenirs et mes idées pour vous en parler.
Alors, donc...
D'abord, ce qui est sûr, c'est qu'un remake, version comédie musicale d'un des classiques de John Waters, avec John Travolta en mère de famille obèse et réalisé par le généralement besogneux Shankman ("Baby Sittor", "Treize à la Douzaine 2", vous voyez le genre...) ça partait pas gagnant dans mon esprit...
Et pourtant!
Pourtant, aussi étonnant que ça puisse paraitre, cette tambouille que tout désignait pour être vouée aux gémonies et envoyée aux oubliettes des remakes inutiles se révèle en fait une vraie réussite!
Eh oui!
Grâce en soit rendue d'abord à l'important sous-texte généré par l'ambiance de discrimination dans laquelle baigne tout le film et au fait que les scénaristes aient été assez subtils que pour ne jamais transformer pour autant celui-ci en "film à thèse".
On est avant tout là pour s'amuser, merci.
Ce qui n'empêche pas pour autant de réfléchir.
Dans le même ordre d'idée, la côté iconoclaste et frondeur de Waters est lui aussi bel et bien présent dans cette nouvelle version (on peut d'ailleurs s'amuser à repérer son caméo en début de film, qui sonne comme une sorrte de caution apportée à cette relecture de son film): ici on danse avec les rats, les exhibis courent les rues et les numéros musicaux se terminent au sommet des bennes à ordures! Pas commun, on l'avouera!
La deuxième réussite tient de manière plus étonnante à la réalisation d'Adam Shankman elle-même.
L'homme est - il est important de le rappeler - chorégraphe.
Et bizarrement n'avait jamais, depuis qu'il fait du cinéma, oeuvré dans le domaine de la comédie musicale.
Le fait d'avoir enfin retrouvé son domaine de prédiléction semble l'avoir libéré.
Il nous offre donc un film extrèmement dynamique, tout en plans larges ou plans-séquences, nous évitant les poncifs trop réguliers des comédies musicales à l'écran tels que l'usage intensif de gros plans qui ralentissent le rythme et l'action.
Ajoutons à ça que les numéros musicaux sont, évidemment, ultras maitrisés et le résultat ne se fait pas attendre: "Hairspray" est un film qui donne la banane et l'envie de bouger!
Enfin, l'inventaire ne serait pas complet si on ne parlait pas de l'interprétation.
Ah! L'interprétation!
Aux côtés d'un casting de p'tits jeunes quasiment inconnus et tous parfaits (mention spéciale à Amanda Bynes, ses couettes, sa sucette, ses yeux en bille de loto et ses répliques définitives du type "Je suis très heureuse... et très effrayée d'être ici..."), les "adultes confirmés" se la jouent "bigger than life" avec un plaisir particulièrement communicatif: John Travolta en tête, bien entendu, tellement parfait en grosse mama passée à côté de ses rêves de jeunesse qu'on finit - c'est incroyable! - par oublier qui il est pour ne plus voir qu'un personnage, personnage qu'il arrive à rendre infiniment touchant.
Michelle Pfeiffer ensuite, très bien en productrice peau de vache même si pendant les quelques années qu'elle a passé loin des plateaux elle a pris un sacré coup de vieux.
Christopher Walken, enfin, magnifique dans un quasi contre-emploi de père de famille lunaire, timide et amoureux...
Si on m'avait dit un jour qu'il allait former un couple avec John Travolta et arriver qui plus est à le rendre crédible et presque émouvant, je crois que j'en aurait probablement mangé mon Chapeau.
Et pourtant, là encore... Et pourtant...
Pour toutes ces raisons et pour bien d'autre encore, il faut saluer la réussite d' "Hairspray", que tout prédestinait pourtant à n'être qu'une grosse pochade moche et vulgaire et qui se transforme sous nos yeux ébahis en l'une des vraies réussites-surprises de ce début de rentrée.
Dingue, non?
On aurait presque envie de dire "merci"...
Côte: ***