lundi 21 mai 2007




Chiens de faïence.

"Alpha Dog" de Nick Cassavetes (USA); avec Justin Timberlake, Sharon Stone, Bruce Willis, Dominique Swain, Harry Dean Stanton, Amanda Seyfried, Emile Hirsch...

Dans une banlieue friquée de L.A., Johnny et ses amis, membres d'une jeunesse dorée et dépourvue de repères, se livrent à de menus trafics. Pour s'assurrer que Jake lui remboursera bien l'argent qu'il lui doit, Johnny enlève le petit frère de ce dernier, Zach...
Chaperonné par Frankie, Zach va alors passer trois jours en compagnie de la petite bande, trois jours au cours desquels, loin d'être traité en otage, il va découvrir une vie nocturne faite de virées, d'alcool, de drogues et de filles.
Jusqu'à ce que les choses tournent mal.

Maudit orgueil mal placé qui m'a fait jurer de chroniquer tous les films que je vais voir en salle!
Parce qu'autant dire tout de suite que dans le cas de celui-ci, par exemple, la motivation n'est pas vraiment au rendez-vous.
Et c'est un euphémisme!

Que dire en effet sur un film qui véhicule sur toute sa longueur une telle impression de déja-vu?

Pas grand'chose si ce n'est qu'on a pu lire ça et là que c'était du Larry Clark soft alors que ce n'est rien de plus que du Larry Clark pour les Nuls.
Et encore...

Que l'on savait depuis longtemps que Cassavetes fils n'atteindrait jamais la cheville de Cassavetes père mais qu'on se demande sérieusement ce qui a bien pu lui donner l'envie de passer de ses petits mélos habituels ("Décroche les Etoiles", "N'oublie Jamais"...) à cette tentative de film noir, mâtiné de teen movie et de drame social?

Et surtout, ce qui a bien pu lui faire croire qu'il allait parvenir à réussir son coup?

Parce qu'ici tout est raté.

Réalisation sobre et coup de poing?
Mise en scène confuse et baclée, oui! Avec entre autres la plus mauvaise utilisation du split-screen que l'on ai vu depuis longtemps sur un écran de cinéma!

Narration efficace?
Molesse de ton et lenteurs en tout genre, plutôt! Tellement de circonvolutions et de baisses de rythme que lorsque la fin - plutôt réussie, elle - arrive, on a finit par se désintéresser complètement de l'affaire.

Direction d'acteurs maitrisée?
Allez, allez...
Certes Justin Timberlake est plutôt crédible en branleur de service (ah! ah!) mais pour le reste, jugez plutôt: entre Emile Hirsch trop jeune et frêle pour le rôle, Bruce Willis et son hilarante moumoute et Ben Foster ou Dominique Swain tellement hystériques qu'on a envie de les baffer à chaque apparition, c'est plus un film c'est le Muppet Show! Et encore: celui de Cauet!
Même cette vieille slache d'Harry Dean Stanton, que j'aime généralement d'amour, arrive à être horripilant dans son numéro de redneck alcoolique et édenté... C'est dire!
En fin de compte, à part Timberlake, seul Anton Yelchin, dans le rôle du petit frère kidnappé, réussit vraiment à tirer son épingle du jeu.* C'est un peu maigre...

Finesse de l'observation?
Manque de point de vue, peut-être.
Ce qui ne veut pas forcément dire "neutralité".
Cassavetes n'est pas Larry Clark mais force est de constater qu'il n'est pas Gus Van Sant non plus. Le problème majeur est surtout que ces crétins pleins de fric qui jouent aux durs comme à la Playstation n'arrivent jamais à nous toucher ni même à nous intéresser. Du coup, il peut bien leur arriver n'importe quoi, on s'en fout!
Et c'est bien là tout le problème du film!
Et ce n'est pas le tout petit discours tout mou, tout convenu sur la démission parentale qui y changera quoi que ce soit!

Quant à la B.O. R'n'B bling-bling, mieux vaut ne même pas en parler.

Moralité: désolé pour l'héritage paternel et le complexe d'Oedipe mais mon petit Cassavetes, il vaut mieux pour toi que tu continues à tourner tes biesses bluettes pour bobos quadras et que tu arrêtes une bonne fois pour toute de te rêver en "vrai" réalisateur.

En plus, pour moi, ça fera des vacances!

Na!

Côte: *


(*à noter quand même vers la fin du film un grand numéro de cabotinage pathétique de la part de Sharon Stone qui à eu pour l'occasion le courage de se laisser grimer en Christine Boutin des banlieues gangstas. Rien que pour ça, ça vaut la peine de voir le film)


4 commentaires:

Anonyme a dit…

quelle idée d'aller voir un film avec justin timberlake

Anonyme a dit…

il faut bien rentabiliser ta carte UGC
traite moi encore une fois de nerds et je serai ton Marc Chapman

Cartman a dit…

La remarque de l'ano gagne le Chicon d'Or du commentaire le plus grotesque du mois.

Encore bravo.

Anonyme a dit…

Franchement c'est nul de critiquer un film juste en allant le voir confortablement dans son siege rembouré de cinéma pour poser son gros cul ! Réalisateur, acteur,etc... ca c'est un métier ; par contre faire une critique sur de simples impressions personelles c'est une belle conneries !
il suffit juste de comparer les critiques des telespectateurs et des critiques "professionelles" pour s'apercevoir de la difference entre les avis des personnes qui vont au cinéma pour passer un bon moment et celles qui y vont dans le seul et unique but de pourrir le film !