mercredi 14 mars 2007



Space Cake.

"The Fountain"; de Darren Aronofsky (USA). Avec Hugh Jackman, Rachel Weisz, Ellen Burstyn, Ethan Suplee...

Le docteur Tom Creo, scientifique de renom, cherche désepérément un remède susceptible de sauver sa femme du cancer qui la ronge.
Parallèlement, celle-ci met la dernière main à un ouvrage contant la quète d'un conquistador, mandaté par la reine d'Espagne pour retrouver l'Arbre de Vie, une véritable Fontaine de Jouvence prétendument située dans la jungle d'Amérique Centrale.
A cela se mèlent les tribulations de Tommy, sorte d'astronaute qui, au XXVIème siècle, traverse l'espace dans une curieuse bulle...

Eh ben voilà! Suffisait d'attendre! On la tient, notre croûte, on va pouvoir se lâcher! Fini de dire du bien...

Non, allez, sérieusement, on va peut-être attendre un peu avant de décrèter que Darren Aronofsky est un complet fumiste. Ce n'est jamais que son troisième film, laissons lui le bénéfice du doute...
D'autant que son second, "Requiem for a Dream" était quand même une putain de réussite, même s'il était visuellement un peu trop clipesque que pour être honnête, surtout dans sa première partie.

Mais bon quand même...

Déja, son premier, là, "Pi", j'avais du mal.
Je sais qu'il est de bon ton, dans certains milieux, de considérer ce truc comme un film-culte mais désolé, moi je n'y vois qu'une espèce d'exercice de style à la con, un brol pour étudiant en école de cinéma complètement creux et vain et surtout chiant. Mais alors là, chiaaaaaannnnnt !!!! Pas possible d'être aussi chiant!

Mais alors ici...
C'est pas compliqué, il a atteint un sommet... Une sorte de Graal...
Pas que le film soit vraiment insupportable à regarder (déja, il a le bon goût d'être extrèmement court selon les critères en vigueur aujourd'hui: 1h36! Mais c'est bien là sa seule incartade dans le milieu du bon goût, rassurez-vous).
Non, là où il franchit toutes les limites du raisonnable c'est dans son incroyable, son incommensurable kitscherie!

C'est bien simple: plus kitsch, y a pas!

Déja, le scénario...
Mais qu'est-ce que c'est que ce britchabrotch - pour ne pas dire gloubiboulga - de conneries mystico-new-age à deux francs six sous?
Et que je te prenne deux doigts de la Genèse, une pincée de légendes Maya, un peu d'Histoire, un chouïa de science-fiction..
Et que je t'y ajoute un doigt de bouddhisme, l'Inquisition, de la bio, de l'astronomie et un raton-laveur...
Et que je te touille tout ça pour en faire une bonne grosse soupe à côté de laquelle les théories de Raël ça ressemble à du Stephen Hawking!

Et que dire de la réalisation?
Pour commencer, la photo est généralement assez sombre, ce qui rend les scènes "d'action" confuses et difficiles à suivre.
Mais surtout il y a ce côté "r'garde comme je filme" qui a toujours le don de m'énerver: une tonne d'effets complètement inutiles, comme autant d'esbrouffe et de poudre aux yeux...
Un visuel complètement barré, invraisemblable de naïveté (ou de prétention?) rococo: jaunes et dorés sursaturés, effets spéciaux de bazar, imagerie de brollewinkel S.F. (Hugh Jackman klachbol qui navigue dans l'espace à bord d'une bulle dorée en position du lotus. La silhouette du même faisant des katas sur fond de ciel étoilé.. Ce genre de choses...).

Il y a des moments où on dirait que ça se rêve ''Abattoir 5" mais même là ça n'arrive jamais à la cheville d'un truc comme "The Cell", auquel le look général du film fait souvent penser.
Et pourtant, c'est pas comme si "The Cell" avait placé la barre bien haut.
Que du contraire!

Bref, je sais pas ce que le garçon avait pris ou fumé quand il a bricolé ce truc mais quoi que ce soit, j'en veux!
Il devait être en montée de champis quand il l'a écrit et en retour d'acide quand il l'a tourné, c'est pas possible autrement!
Et un retour d'acide de 1974, au bas mot!!!

Quand on pense que ces couillons de "Première" (qu'il soient maudits jusqu'à la septième génération pour leur nouvelle formule qui fait ressembler leur magazine à un croisement entre "Télérama", "DVD Magazine" et "Femmes d'Aujourd'hui"!) ont réussi à comparer ça à du Kubrick! C'est à n'y pas croire!

Du côté des acteurs, c'est bien malheureux mais - une fois encore - on se trouve dans l'obligation de dire qu'ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.
Rachel Weisz montre une fois de plus toute l'étendue de son talent - elle est d'ailleurs à peu près la seule chose* à sauver de ce désastre - et Hugh Jackman (un acteur qui m'est pourtant fort sympathique, ma foi) toutes les limites du sien.
Les seconds rôles étant inexistants, de ce côté-là, circulez, y a rien à voir!

Et le pire c'est que je ne regrette même pas réellement d'être allé voir ce film, tellement j'ai ri, surtout vers la fin...

Parce que la fin, alors là, c'est vraiment le top du top du grotesque!
Le fin du fin du Séraphin!
Franchement, c'est tellement portenawak qu'on se dit "Allez, quoi? Tout ça pour ça?"!

Eh bien oui! Tout ça pour ça!
Le Retour du Grand Navet Cosmique!


Côte:°


(*si je puis me permettre).

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu sais que tu as publié cet article le 14 mars soit le "Pi Day": 3/14 ou 3.14 à la façon d'écrire les dates là-bas.
Et tu crois que c'est un hasard? Et si tu étais en communication avec un carré du futur qui n'aime pas les cercles du passé et qui t'a fait dire du mal de pi contre ton gré.
Ca fait réfléchir, non? Je te conseille pour pénitence de regarder 3 fois pi qui est un excellent film même s'il fait un peu mal aux yeux.

Cartman a dit…

Je t'ai déja dit d'aller mourir à Clabecq, toi?

Il me semble...

Et si non, eh ben voilà, c'est fait!

Cartman a dit…

Et je rajout: "pauvre fou!"

Anonyme a dit…

Ah ! Il y a quand même moyen de raconter des conneries quand on est saoul, ici !

Aronofsky, ce serait pas l'entraîneur d'OHL ?

Anonyme a dit…

Ah ! Il y a quand même moyen de raconter des conneries quand on est saoul, ici !

Aronofsky, ce serait pas l'entraîneur d'OHL ?

Anonyme a dit…

Si je puis me permettre, et sans vouloir lancer Paul et Nic là-dessus, Requiem for a Dream a marqué sa génération et Pi a carrément foutu un grand coup de latte dans la conventionnalité du cinéma hollywoodien.

Avec tout le respais dû à ton incommensurable connaissance cinéphile, je comprends pas vraiment ton rejet de ces deux films.

J'espère qu'on aura l'occasion d'en parler autour de quelques 33 quand j'aurai vu le dernier film d'Aronofsky, ce qui risque de prendre perpète...

Alleï, czermia tournée, ici !

Tiens, au fait, t'as déjà ton visa pour Tour et Taxis ;-)

Anonyme a dit…

Mes plus plates excuses, je viens de relire que tu qualifies Requiem for a Dream de, je cite, "putain de réussite".

Je retourne manger une crèpe.

Cartman a dit…

"Pi" un grand coup de latte dans la "conventionnalité" (sic! Je cite aussi, hein...) du cinéma américain?

Ouais, comme "Eraserhead" alors... Pourtant, le Grand Hamster Velu sait à quel point je suis fan de Lynch.

Désolé mais il ne suffit pas de filmer n'importe quoi n'importe comment pour pouvoir briguer le titre de nouveau génie du cinéma indépendant.

Et autant j'apprécie "Requiem for a Dream" autant, une fois encore, je considère "Pi" comme de la branlette.
Par pour étudiant en cinéma, finalement. Plutôt pour nerds informaticiens. Ah! ah! (Hum... Désolé...).

Sinon, c'est à cause de l'émotion que tu poste deux fois les mêmes messages?

A moins que ce ne soit la faute de ton ami Jack...

Cartman a dit…

Et je vais chercher mon visa pour Tour et Taxis ce soir, si tout va bien...