lundi 25 octobre 2010
Mad Cows and Englishmen.
"Tamara Drewe" de Stephen Frears (UK); avec Gemma Arterton, Luke Evans, Dominic Cooper, Roger Allam, Bill Camp, Tamsin Greig...
Tamara Drewe a des jambes interminables. Tamara Drewe a le nez refait. Tamara Drewe est inconstante. Tamara Drewe a un coeur d'artichaut. Tamara Drewe est journaliste dans la presse people. Tamara Drewe n'aurait pas beaucoup de jugeotte (quoi que...). Tamara Drewe, la londonienne typique de ce début de XXIème siècle, est de retour dans le village de son enfance pour faire restaurer et revendre la maison de sa mère, récemment décédée. Et Tamara Drewe va bien malgré elle (bien que...) semer la pagaille dans cette petite communauté rurale et surtout dans le "gîte pour écrivains" géré par le romancier à succès local et son épouse fort terre-à-terre...
Dites-donc, dites-donc...
Qu'en voila une bien jolie surprise...
Et dire que j'ai failli passer à côté.
Pas que j'y soit allé avec des pieds de plombs en me disant que ça n'allait ressembler à rien (faut pas pousser, dans ce cas-là je n'y serait pas allé du tout, chuis pas payé pour voir les films, non plus).
Mais bon... Ca ne me disait qu'à moitié, allez.
Et puis, un beau jour, par désoeuvrement, n'ayant rien d'autre à me mettre sous la rétine, je me suis laissé faire, sur le thème du "boh, ça ne peut pas être mal" et autre "bah, Stephen Frears quand même" et tralalala...
Et bien m'en a pris.
Très bien même, car "Tamara Drewe" est un fort joli et fort plaisant petit film.
Tout ce qu'il y a de british dans le sens le plus positif du terme, évoquant même de ci, de là, les mânes d'un "Quatre Mariages et un Enterrement" ou d'autres pépites Working Title, par exemple.
Joyeux, primesautier, brillament écrit et dialogué, mis en scène avec finesse et élégance et interprété - évidemment, ils sont anglais - par des Rolls Royce.
Mais qu'on ne s'y trompe pas.
Derrière toute cette apparente légèreté se cache en fait une critique féroce et assez politiquement incorrecte de notre société, ou plutôt du genre humain en général avec ses hauts et ses bas, ses mesquineries mais aussi ses grandeurs, à travers un portrait au vitriol (oui, bon dilué dans une bonne dose de thé quand même) de nos petites vies.
Portrait brassé au pluriel, à travers tous les âges, toutes les possibilités, tous les choix et toutes les résignations qui les composent, ces vies.
Et comme c'est fait avec une spontanéité, un souffle et une fraîcheur somme toute assez revigorante, eh bien, il est évident que l'on se laisse prendre au jeu, au gré de rebondissements tantôt vaudevillesques, tantôt quasiment "policiers" d'un scénario à tiroirs qui ménage aussi son lot de portes qui claquent.
Finalement assez labyrinthesque, ou plutôt rebondissant de situation en situation, le scénario, que l'on croirait écrit pour être celui d'un "bon" Woody Allen, se paye le luxe d'une narration éclaté, ayant la bonne idée de se servir de Tamara non pas comme d'une héroïne mais comme d'un fil rouge et d'utiliser en deus ex-machina, tirant les ficelles dand l'ombre, deux petites pestes écervelées, Tamara Drewe en devenir, qui sont finalement celles par qui le scandale arrive. Réellement.
A la fois acerbe et léger, tragiquement drôle et drôlement mélancolique, incroyable de maîtrise et de précision sous ses dehors de film "mineur", porté de main de maître(sse femme) par une Gemma Arterton brillantissime - à mille lieues de ses clowneries de type "Prince of Persia" ou "Le Choc des Titans 2.0" - bien aidée il est vrai par un reste de distribution idoine (mention spéciale quand même à la jeune Jessica Barden, qui ira loin), ce "Tamara Drewe" que l'on croyait négligeable s'affirme donc comme une des toutes bonnes surprises du moment.
Qu'on aurait tort de négliger.
Cote: ***
jeudi 21 octobre 2010
Interlude.
99 % de la planète s'en tape dans les grandes largeurs mais bon pour le pourcent restant (mille fois moins que ça, à mon avis), voici une mire pour patienter jusqu'à ce que j'aie de nouveau le temps de m'y mettre, c'est à dire pas avant la semaine prochaine (lundi je mets en ligne la critique de "Tamara Drewe", promis juré).
Je sais que c'est devenu une habitude cette année mais bon, c'est comme ça.
Donc, en attendant, biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppppppppppppppppppppppp............ et à très bientôt.
99 % de la planète s'en tape dans les grandes largeurs mais bon pour le pourcent restant (mille fois moins que ça, à mon avis), voici une mire pour patienter jusqu'à ce que j'aie de nouveau le temps de m'y mettre, c'est à dire pas avant la semaine prochaine (lundi je mets en ligne la critique de "Tamara Drewe", promis juré).
Je sais que c'est devenu une habitude cette année mais bon, c'est comme ça.
Donc, en attendant, biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiipppppppppppppppppppppppp............ et à très bientôt.
mardi 12 octobre 2010
Hello, world, I'm your wild girl !
"Les Runaways" (The Runaways) de Floria Sigismondi (USA); avec Kristen Stewart, Dakota Fanning, Michael Shannon, Scout Taylor-Compton, Stella Maeve, Ali Shawkat...
Los Angeles, 1975. Joan Larkin, qui préfère qu'on l'appele Joan Jett, rencontre le producteur Kim Fowley, lequel lui présent Sandy West, batteuse de son état. Quelques jours plus tard, Fowley recrute la toute jeune Cherie Currie. Ensemble, elles forment les Runaways, le premier girls-band de l'histoire du rock. Ch ch ch ch ch ch Cherry Bomb !!!!!!
Le truc avec ce film sur les Runaways c'est de savoir si je l'ai apprécié, aimé, même, parce que j'étais déjà fan du groupe - et de Joan Jett en particulier, bien entendu - Maman ! - ou plutôt en raison de ses qualités intrinsèques (comme un coup de trique, je vous en prie)...
Eh bien, en fin de compte et tout bien réfléchi, je dirais qu'il y a un peu des deux. Même si évidemment pas à parts égales.
Mon intérêt pour le groupe, les personnalités qui le composaient, la musique et l'époque l'emportent bien évidemment sur le reste.
Mais le film en lui-même n'est pas dénué d'intérêts, loin s'en faut.
D'intérêts cinématographiques, s'entend.
Car du côté de l'histoire et de son déroulé; même si l'on colle au parcours des protagonistes et de leurs petites histoires (en particulier celle qui liait les deux patronnes, et de près, s'il-vous-plait bien), le truc risque plus d'intéresser le fan d'histoire du rock, même au sens large, et de passer quelque peu par dessus la tête du néophyte.
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir.
Ce "Runaways" s'adresse à un public ciblé (dont je suis) et se tient de ce fait à un cahier des charges pour le moins balisé ?
Très bien. Qu'il en soit ainsi !
Du coup, oui, pour le spectateur lambda, rien ici qui ne dépasse ce que l'on peut trouver dans n'importe quel autre biopic rock de type "Doors", par exemple (et encore !).
On est loin aussi, très loin même, d'exercices de style à la "Velvet Goldmine" ou "I'm Not There"...
Mais pour l'amateur, malgré la forme un peu classique, que du nanan.
Certes, "Les Runaways" est plutôt un film gentillement illustratif, voir "explicatif". Du genre qui raconte sa petite histoire de manière linéaire tout en n'oubliant pas de passer en revues toutes les scènes "obligées" du genre (sex and drugs and rock'n'roll, par là...).
Mais c'est bien ficelé, enlevé, bien réalisé pour un premier film (la réalisatrice est au départ chorégraphe), même si ça trébuche parfois sur un montage pour le moins chaotique et que ça pêche un peu par excès de gros plans...
La photo automnale de notre compatriote Benoît Debie ("Calvaire") rajoute une touche ado/arty que n'aurait pas renié Gus Van Sant et l'on peut même dire que le film recèle son petit lot de morceaux de bravoure (le générique de début, le show de Cherie sur "Lady Grinning Soul", le riot gig le pétage de plombs en studio et surtout la scène sidérante ou Joan Jett et Kim Fowley improvisent "Cherry Bomb" dans la caravane/local de répète)...
Et puis bien sûr, il y a la B.O. qui envoie le bois et pas qu'un peu !
Outre les Runaways et Joan Jett (oui, oui, les pingouins, il y AUSSI "I Love Rock'n'Roll" !), on y croise Slade, Suzi Quatro, David Bowie, les Stooges ou les Pistols... Soit QUE de la très bonne compagnie !
L'interprétation de ce film naïvement féministe par omission et/ou par soucis de réalisme historique (à part Kim Fowley, en gros, pas l'ombre d'un mâle et c'est très bien comme ça) est également et heureusement à la hauteur: Kristen Stewart et Dakota Fanning (le film, adapté d'un bouquin de Cherie Currie, s'attarde essentiellement sur le duo-phare, les trois autres, à l'exception de feu Sandy West, étant presque reléguées au second plan), à mille lieues de leur répertoire habituel et sucré, font de véritables étincelles.
Quant à Michael Shannon, dans un rôle par contre taillé sur mesure, il prouve si besoin en était qu'il est bien un des nouveaux Grands Fêlés du Paysage Hollywoodien...
A l'arrivée, un petit film, peut-être, mais attachant, presque touchant, même, qui une fois visionné donne quand même fort envie de s'enfermer dans une cave pour boire des bières et jouer du putain de rock'n'roll !
Ce qui en soit est déjà une bonne chose, non ?
California Paradise !
Ch ch ch ch ch Cherry Bomb !!!!
Oh et puis merde: I LOVE ROCK'N'ROLL, putain !
Comme ça c'est dit !
Cote: **
mercredi 6 octobre 2010
Tordus, les Damnés de la Terre !
"Le Dernier Exorcisme" (The Last Exorcism) de Daniel Stamm (USA); avec Patrick Fabian, Ashley Bell, Louis Herthum, Iris Bahr, Caleb Landry Jones, Shanna Forrestall...
Prètre médiatique et pour le moins "spectaculaire", à la limite du télévangélisme, le Révérend Cotton Marcus a construit une partie de sa carrière et de sa fortune sur des "exorcismes" qu'il avoue lui-même bidons. Dégoûté et fatigué par cette pratique, il décide de la dénoncer. Pour ce faire, il engage une équipe de télé (ou de cinéma ?) pour filmer ce qui sera son Dernier Exorcisme et, par ce biais, dénoncer toute la charlatanerie de l'entreprise: gadgets, trucages, manipulations... Sans imaginer une seconde que sa dernière "patiente" pourrait bien être possédée pour de bon !
Alleeeeeeeeeeeeeeeeiiiiiiiiiiiiiii, wéééééééééééééééééiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!
Avouons-le d'entrée: dans la cohorte de cornichonneries post-"Blair Witch", films d'horreur de type "lost tapes" ou faux documentaires que nous avons eu à subir ces dernières années et dont "Paranormal Activity" constitue en quelque sorte le mètre-étalon (en matière de non-film il n'y a peut-être que le "2" qui sort bientôt qui pourra faire plus fort ET ENCORE !); ce "Dernier Exorcisme" n'est certainement pas le pire, loin de là !
Et pourtant, ce n'est rien de dire que ce n'est pas un bon film (ici aussi: loin s'en faut !).
Ca atteint même à certains moments des sommets de connerie et d'indigence à peine croyables (la fin, bordel !).
Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis (si j'étais payé au caractère je te dis pas comment je ferais péter les pétro-dollars, ici, Madre de Dios de Notre-Dame de Mon Cul !), mais, mais, mais mais mais...
MAIS !
Mais cette zieverderaa de quand même assez costaud calibre se trouve avoir malgré tout deux beaux avantages sur - ou "par rapport à..." - ses innombrables concurrents !
Le premier c'est que sa structure narrative, pleine de rebondissements de type "où veulent-ils en venir exactement ?" ("C'est vrai ? C'est pas vrai ? C'est elle ou pas ? C'est lui ? C'est pas lui ? Non ???? Ce serait quand même pas ça ? Ils n'ont pas osé ! Ah si... Ah non... Ah bon.") lui donne un côté vraiment intrigant et finalement plein de suspense.
Dommage qu'évidemment la résolution ne tienne absolument pas les promesses de l'ensemble. Et ce n'est encore juste rien de le dire encore, savez-vous ! Awel, santeï !
Le second atout réside dans le fait que, pour une fois, et tout en se la jouant intelligemment "low-fi" même dans les passages obligés (voix d'Outre-Tombe* et contorsions démoniaques, ce genre...) - sans doute aussi faute de moyens mais baste - le néo-réalisateur réussit à poser une ambiance à la limite de la flippette.
Ce qui, dans ce genre de film, est non seulement le but recherché mais aussi - et surtout ! -suffisamment rare pour être souligné.
Enfin...
Tout ça c'est dans la première partie...
Première partie dont le côté pour une fois presque vraiment réaliste - ne serait-ce une fois de plus ce tic de l'image qui tremble en caméra portée pour faire "vraiment documentaire" alors qu'on ne voit justement JAMAIS CA dans un documentaire digne de ce nom, bordel de frites en cornets ! - est renforcé par la qualité du jeu des acteurs, tous inconnus comme il se doit.
Pour le reste, on enquille aussi par la suite tous les passages obligés, clichés, poncifs et passe-moi le dictionnaire de synonymes, du film d'horreur lambda et poussif de type train-fantôme (portes qui claquent, lit qui bouge, n'en jetez plus, la cour est pleine) et les invraisemblances factuelles - on quitte le faux docu pour entrer de plein pied dans le domaine du champ/contre-champ, de la musique illustrative et des effets spéciaux cheap - d'un film qui montre assez vite les limites de son concept.
Enfin... "Concept"...
Jusqu'à aboutir, presque logiquement pourrait-on dire, à ce final grand-guignolesque et d'un ridicule consommé, sommet de pignolade kitsch où fusionnent dans une sorte de partouze filmique de série Z somme toute assez pénible à l'oeil des trucs aussi divers et variés que "Rosemary's Baby", "Les Enfants du Maïs", "Les Vierges de Satan" (Hammer POWA !!!!!) et le "Blair Witch" originel en un brouet-signature-cumulet confondant de consanguinité cinématographique.
Une consanguinité presque touchante tant elle est finalement branque.
Soit, à l'arrivée, un monstre de cinéma de genre difforme et baroque, à la tête avenante et au cul atroce, que l'on pourra sans doute un jour remater en ricanant lors d'une invraisembable soirée DVD/pizzas/bières.
Beaucoup, beaucoup de bières...
Cote: *
(* et pas d'Outre-Quiévrain, ça c'est dans "Bienvenue chez les Ch'tis", putain de vanne de MERDE !!!!)
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