It's the end of the world as we know it...
"La Route" (The Road) de John Hillcoat (USA); avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron, Robert Duvall, Guy Pearce, Molly Parker...
Il y a plus de dix ans que le monde a explosé sans que personne ne sache exactement ni comment ni pourquoi. Ou du moins sans que personne ne s'en souvienne. Plus d'énergie, plus de végétation, plus d'animaux, plus de nourriture, plus rien... Dans cet univers dévasté, recouvert de cendres, où ce qui reste de l'humanité est retourné à la barbarie et au cannibalisme, un père et son fils suivent une route qui les mènera peut-être à un hypothétique océan...
Allez, une fois n'est pas coutume, intéressons-nous d'entrée de jeu à de l'anecdotique.
Anecdotique, certes, mais oh combien troublant que ce placement de produit réussi ici comme un véritable tour de force...
Dans un monde post-apocalyptique où plus rien en tiens debout, où plus rien n'existe, notre héros arrive donc à dénicher une canette de Coca-Cola et à la donner en offrande (y a pas d'autre mot) à son fils (lequel, né juste après la catastrophe n'a bien entendu aucune idée de ce que cela peut bien être).
Arriver à faire de la pub dans un film pareil, on avouera qu'il fallait être particulièrement retors.
Certes, c'est un détail et qui plus est la scène en question existe bel et bien dans le bouquin (bien qu'en moins appuyée).
Mais quand même ! Faut l'faire !
Et, surtout, il faut voir comment c'est fait !
C'est bien simple, on dirait qu'ils ont découvert le feu !
Tout cela est quand même un peu fort de café, comme on voudra bien l'admettre...
Enfin, bon, bref. Baste.
Et au delà de ce point de détail cinématographique, qu'en est-il de cette "Route", donc, me direz-vous ?
Eh bien, tout d'abord - et contrairement à ce que d'aucuns ont pu prétendre - il s'agit, à quelques détails près (on parle bien sûr ici d'adaptation cinématographique, après tout) d'un film fort fidèle au matériau d'origine, ce roman de Cormac McCarthy que je suis d'ailleurs loin de considérer comme son meilleur, mais là n'est pas la question.
L'ayant lu récemment il était encore suffisamment présent à mon esprit pour que je puisse m'en rendre compte.
C'est d'ailleurs étonnant de retrouver à l'écran le déroulement précis d'un tel bouquin, dans lequel il ne se passe finalement pas grand chose.
Mais c'est peut-être là aussi toute la force du film de John Hillcoat: avoir su, comme le roman, rendre palpable cette monotonie, cette redondance lasse qui, ne serait-ce quelques explosions de violence éparse, caractérise le quotidien des deux protagonistes.
Adoptant pour ce faire un rythme lent, presque languide, répétitif, qui doit laisser perplexe tout qui n'a pas lu le livre...
Bien entendu, ici aussi, différence de support et de média oblige (il est des choses que l'on peut faire passer en douceur par les mots mais qui demandent visuellement plus d'emphase), les rares moments du film où il se passe réellement quelque chose (essentiellement les deux/trois rencontres avec les "hordes cannibales" qui, dans le bouquin sont évoquées en filigrane) sont ici montés en épingle et rendus sensiblement plus spectaculaires - encore que tout cela reste finalement fort relatif.
Pour le reste, cette sombre balade morbide déroule son petit ronron morne et terne avec application et une certaine cruauté (la scène où le père apprend au fils comment se servir du revolver pour en finir si le besoin s'en fait sentir, par exemple), à peine aéré par un ou deux flashbacks, pour autant pas forcément jojos eux non plus...
On l'aura compris, "La Route" n'est ni un film drôle, loin s'en faut, ni une énième variation sur le thème de "Mad Max".
Conte sombre, dur et métaphorique sur la déliquescence d'une société, c'est plutôt une oeuvre austère, relativement exigeante, qui demandera au spectateur une certaine attention, voire une forme inconditionnelle d'adhésion.
En d'autres termes: ça passe ou ça casse.
D'un point de vue purement technique, "La Route" offre quand même un spectacle pour le moins impressionnant, avec sa direction artistique maousse et ses CGI discrets mais bien utilisés.
Le décor post-apocalyptique traversé tout du long par nos deux compères n'est rien moins qu'incroyable, avec sa couche de cendre omniprésente, ses colonnes de fumée, ses forêts calcinées, ses immeubles en ruines, ses ponts effondrés et ses bateaux à l'abandon.
C'en est même étonnant de voir toute cette débauche technique au service d'un scénario somme toute introspectif et quasi-philosophique.
Seuls à l'écran pendant presque toute la durée du film, Viggo Mortensen (comme toujours impresionnant d'intensité) et le tout jeune Kodi Smit-McPhee occupent celui-ci avec une indéniable présence, leurs "partenaires" (de Robert Duvall à Guy Pearce en passant par la lumineuse Charlize Theron) se limitant à de simples apparitions.
La très crédible et très émouvante relation père/fils qu'ils composent achevant, sur le fil, de donner au film ce petit supplément d'âme dont semblait vouloir le priver jusqu'ici ce côté peut-être un petit peu trop cérébral.
Trop exigeant, peut-être ?
Si tant est que cela puisse vraiment être un défaut...
Cote: **
"La Route" (The Road) de John Hillcoat (USA); avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron, Robert Duvall, Guy Pearce, Molly Parker...
Il y a plus de dix ans que le monde a explosé sans que personne ne sache exactement ni comment ni pourquoi. Ou du moins sans que personne ne s'en souvienne. Plus d'énergie, plus de végétation, plus d'animaux, plus de nourriture, plus rien... Dans cet univers dévasté, recouvert de cendres, où ce qui reste de l'humanité est retourné à la barbarie et au cannibalisme, un père et son fils suivent une route qui les mènera peut-être à un hypothétique océan...
Allez, une fois n'est pas coutume, intéressons-nous d'entrée de jeu à de l'anecdotique.
Anecdotique, certes, mais oh combien troublant que ce placement de produit réussi ici comme un véritable tour de force...
Dans un monde post-apocalyptique où plus rien en tiens debout, où plus rien n'existe, notre héros arrive donc à dénicher une canette de Coca-Cola et à la donner en offrande (y a pas d'autre mot) à son fils (lequel, né juste après la catastrophe n'a bien entendu aucune idée de ce que cela peut bien être).
Arriver à faire de la pub dans un film pareil, on avouera qu'il fallait être particulièrement retors.
Certes, c'est un détail et qui plus est la scène en question existe bel et bien dans le bouquin (bien qu'en moins appuyée).
Mais quand même ! Faut l'faire !
Et, surtout, il faut voir comment c'est fait !
C'est bien simple, on dirait qu'ils ont découvert le feu !
Tout cela est quand même un peu fort de café, comme on voudra bien l'admettre...
Enfin, bon, bref. Baste.
Et au delà de ce point de détail cinématographique, qu'en est-il de cette "Route", donc, me direz-vous ?
Eh bien, tout d'abord - et contrairement à ce que d'aucuns ont pu prétendre - il s'agit, à quelques détails près (on parle bien sûr ici d'adaptation cinématographique, après tout) d'un film fort fidèle au matériau d'origine, ce roman de Cormac McCarthy que je suis d'ailleurs loin de considérer comme son meilleur, mais là n'est pas la question.
L'ayant lu récemment il était encore suffisamment présent à mon esprit pour que je puisse m'en rendre compte.
C'est d'ailleurs étonnant de retrouver à l'écran le déroulement précis d'un tel bouquin, dans lequel il ne se passe finalement pas grand chose.
Mais c'est peut-être là aussi toute la force du film de John Hillcoat: avoir su, comme le roman, rendre palpable cette monotonie, cette redondance lasse qui, ne serait-ce quelques explosions de violence éparse, caractérise le quotidien des deux protagonistes.
Adoptant pour ce faire un rythme lent, presque languide, répétitif, qui doit laisser perplexe tout qui n'a pas lu le livre...
Bien entendu, ici aussi, différence de support et de média oblige (il est des choses que l'on peut faire passer en douceur par les mots mais qui demandent visuellement plus d'emphase), les rares moments du film où il se passe réellement quelque chose (essentiellement les deux/trois rencontres avec les "hordes cannibales" qui, dans le bouquin sont évoquées en filigrane) sont ici montés en épingle et rendus sensiblement plus spectaculaires - encore que tout cela reste finalement fort relatif.
Pour le reste, cette sombre balade morbide déroule son petit ronron morne et terne avec application et une certaine cruauté (la scène où le père apprend au fils comment se servir du revolver pour en finir si le besoin s'en fait sentir, par exemple), à peine aéré par un ou deux flashbacks, pour autant pas forcément jojos eux non plus...
On l'aura compris, "La Route" n'est ni un film drôle, loin s'en faut, ni une énième variation sur le thème de "Mad Max".
Conte sombre, dur et métaphorique sur la déliquescence d'une société, c'est plutôt une oeuvre austère, relativement exigeante, qui demandera au spectateur une certaine attention, voire une forme inconditionnelle d'adhésion.
En d'autres termes: ça passe ou ça casse.
D'un point de vue purement technique, "La Route" offre quand même un spectacle pour le moins impressionnant, avec sa direction artistique maousse et ses CGI discrets mais bien utilisés.
Le décor post-apocalyptique traversé tout du long par nos deux compères n'est rien moins qu'incroyable, avec sa couche de cendre omniprésente, ses colonnes de fumée, ses forêts calcinées, ses immeubles en ruines, ses ponts effondrés et ses bateaux à l'abandon.
C'en est même étonnant de voir toute cette débauche technique au service d'un scénario somme toute introspectif et quasi-philosophique.
Seuls à l'écran pendant presque toute la durée du film, Viggo Mortensen (comme toujours impresionnant d'intensité) et le tout jeune Kodi Smit-McPhee occupent celui-ci avec une indéniable présence, leurs "partenaires" (de Robert Duvall à Guy Pearce en passant par la lumineuse Charlize Theron) se limitant à de simples apparitions.
La très crédible et très émouvante relation père/fils qu'ils composent achevant, sur le fil, de donner au film ce petit supplément d'âme dont semblait vouloir le priver jusqu'ici ce côté peut-être un petit peu trop cérébral.
Trop exigeant, peut-être ?
Si tant est que cela puisse vraiment être un défaut...
Cote: **
6 commentaires:
Prendre un papillon et lui marcher dessus peut faire rire certain mais je doute qua ça face rire tout le monde! A l'heure ou la création perd de son sens, à l'heure ou l'uniformité nous est présenté comme modèle.
Mais non j'déconne...
Sinon moi j'ai bien aimer ce côter dark de la fin du monde,sauf la fin neuneu.
C'est exactement kif dans le bouquin, en fait. Que l'on ne peut certainement pas soupçonner de neuneuterie (quoi que "Méridien de Sang", du même, soit encore plus dark et barré).
Et laissons les papillons tranquilles, après tout.
On dit papillon, on dit surveillant, d'abord !
C'est bien. Tu viens ici poster comme tu postes là-bas. C'est beau...
Moi j'aime bien ici car il y a des papillons, on les écrase et c'est rigolo !!!
T'es encore là, toi ?
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