Supergraaaaaaave.
"Hancock" de Peter Berg (USA); avec Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman, Eddie Marsan, Johnny Galecki, Daeg Faerch...
John Hancock n'est pas un super-héros comme les autres. Oh, certes, il sauve des gens, il arrête des méchants, c'est un super-justicier... Mais il picole, il est dépressif, je-m'en-foutiste, maladroit. Il a mauvais caractère, il est irascible et ses méthodes pour le moins... expéditives ont tendance à provoquer pas mal de dégats. Bref, il coute cher à la communauté et n'est finalement pas très apprécié du public, loin s'en faut. Alors que sa cote de popularité est au plus bas, il sauve la vie de Ray Embrey, un spécialiste en relations publiques qui, pour le remercier, décide de le relooker et de changer son image.
Il y a quelque chose d'éminemment jouissif dans "Hancock".
Quoi que de plus drôle et de plus sympathique qu'un super-héros à ce point politiquement incorrect?
Une vraie tête de lard et tête de mule, bourré comme un coing du matin au soir, mal rasé, suant, dormant sur les bancs, qui se soucie comme d'une guigne des conséquences de ses actes et de ce qu'on peut bien penser de lui.
Qui vole à la rescousse de la veuve et de l'orphelin saoul comme trente-six moujiks en volant de travers et en causant plus de dégats sur son passage que ceux qu'il poursuit, coutant de ce fait un pont à la municipalité et à ses administrés qui finissent par le haïr alors qu'ils devraient le remercier.
Un sujet en or, qui permet d'une part au toujours très à l'aise Will Smith de déballer un grand numéro de coolitude cynique et décalée et, d'autre part, au très prolixe et protéïforme acteur-réalisateur Peter Berg de briller au volant d'un blockbuster malin, à la réalisation quand même très trèèèèès efficace et aux effets spéciaux soufflants (rien que la course-poursuite qui ouvre le film vaut son pesant de violettes).
Un scénario malin, qui démythifie quelque peu le personnage emblématique de la culture ricaine moderne, le super-héros, donc, en le prennant à contre-poil, en explorant le côté obscur (mais drôlatique) de la Force et en le montrant comme un imbécile irresponsable, imbu de lui-même à force de se sentir trop investi d'une hypothétique "mission", intervenant dans la vie des gens sans qu'on le lui demande et semant finalement plus de désolation qu'autre chose sur son passage.
Ca c'est pour la première partie du film, impeccable, drôle et admirablement menée jusque dans l'opposition entre un Will Smith impérial et les personnages dits "normaux" qui l'entourent (Charlize Theron, magnifique d'ambiguïté réfractaire et surtout Jason Bateman, parfait dans son rôle de "pilier rationnel").
Hélas, trois fois hélas, après un twist percutant parce que vraiment inattendu, le film s'encrouille, s'enferre et manque - oui, heureusement il ne fait que manquer - de s'effondrer comme un soufflé.
Et pourtant, ce twist est parfait en ce qu'il finit par construire autour des personnages une mythologie tout à fait originale et parfaitement romantique. Une mythologie malheureusement sous-exploitée...
La faute à Peter Berg, qui n'arrive pas à tirer tout le potentiel du matériau pourtant exceptionnel qu'il a entre les mains et qui, entre quelques morceaux de bravoure cinématographiques il est vrai, finit par faire retomber "Hancock" dans les limites du film d'action lambda, plein de rebondissements et devant lequel on ne s'ennuie jamais, c'est sûr, mais qui n'atteint jamais les sommets que ses prémices laissaient pourtant entrevoir.
Trop d'ellipses, un background pas assez exploité et une happy-end des plus malheureuse au vu des possibilités extrèmement sombres, pessimistes même, que le réalisateur avait à sa disposition finissent de plomber la deuxième partie du film.
Dommage, oui. Vraiment dommage...
Mais il faut savoir aussi reconnaitre les qualités de l'engin, plutôt hors norme, et pouvoir les savourer.
Balayons donc nos réticences pour ne garder à l'esprit que cette première partie quasiment en apesanteur - sans mauvais jeu de mot - et cette tentative bancale, certes, mais hautement méritoire de relecture d'un mythe moderne par la bande, gentille transgression des codes d'un univers issu de la BD.
Transgression évidemment plus humoristique que philosophique pour un film au final assez inégal... mais qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer quand même.
Malgré tout et surtout malgré lui...
Cote: **
"Hancock" de Peter Berg (USA); avec Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman, Eddie Marsan, Johnny Galecki, Daeg Faerch...
John Hancock n'est pas un super-héros comme les autres. Oh, certes, il sauve des gens, il arrête des méchants, c'est un super-justicier... Mais il picole, il est dépressif, je-m'en-foutiste, maladroit. Il a mauvais caractère, il est irascible et ses méthodes pour le moins... expéditives ont tendance à provoquer pas mal de dégats. Bref, il coute cher à la communauté et n'est finalement pas très apprécié du public, loin s'en faut. Alors que sa cote de popularité est au plus bas, il sauve la vie de Ray Embrey, un spécialiste en relations publiques qui, pour le remercier, décide de le relooker et de changer son image.
Il y a quelque chose d'éminemment jouissif dans "Hancock".
Quoi que de plus drôle et de plus sympathique qu'un super-héros à ce point politiquement incorrect?
Une vraie tête de lard et tête de mule, bourré comme un coing du matin au soir, mal rasé, suant, dormant sur les bancs, qui se soucie comme d'une guigne des conséquences de ses actes et de ce qu'on peut bien penser de lui.
Qui vole à la rescousse de la veuve et de l'orphelin saoul comme trente-six moujiks en volant de travers et en causant plus de dégats sur son passage que ceux qu'il poursuit, coutant de ce fait un pont à la municipalité et à ses administrés qui finissent par le haïr alors qu'ils devraient le remercier.
Un sujet en or, qui permet d'une part au toujours très à l'aise Will Smith de déballer un grand numéro de coolitude cynique et décalée et, d'autre part, au très prolixe et protéïforme acteur-réalisateur Peter Berg de briller au volant d'un blockbuster malin, à la réalisation quand même très trèèèèès efficace et aux effets spéciaux soufflants (rien que la course-poursuite qui ouvre le film vaut son pesant de violettes).
Un scénario malin, qui démythifie quelque peu le personnage emblématique de la culture ricaine moderne, le super-héros, donc, en le prennant à contre-poil, en explorant le côté obscur (mais drôlatique) de la Force et en le montrant comme un imbécile irresponsable, imbu de lui-même à force de se sentir trop investi d'une hypothétique "mission", intervenant dans la vie des gens sans qu'on le lui demande et semant finalement plus de désolation qu'autre chose sur son passage.
Ca c'est pour la première partie du film, impeccable, drôle et admirablement menée jusque dans l'opposition entre un Will Smith impérial et les personnages dits "normaux" qui l'entourent (Charlize Theron, magnifique d'ambiguïté réfractaire et surtout Jason Bateman, parfait dans son rôle de "pilier rationnel").
Hélas, trois fois hélas, après un twist percutant parce que vraiment inattendu, le film s'encrouille, s'enferre et manque - oui, heureusement il ne fait que manquer - de s'effondrer comme un soufflé.
Et pourtant, ce twist est parfait en ce qu'il finit par construire autour des personnages une mythologie tout à fait originale et parfaitement romantique. Une mythologie malheureusement sous-exploitée...
La faute à Peter Berg, qui n'arrive pas à tirer tout le potentiel du matériau pourtant exceptionnel qu'il a entre les mains et qui, entre quelques morceaux de bravoure cinématographiques il est vrai, finit par faire retomber "Hancock" dans les limites du film d'action lambda, plein de rebondissements et devant lequel on ne s'ennuie jamais, c'est sûr, mais qui n'atteint jamais les sommets que ses prémices laissaient pourtant entrevoir.
Trop d'ellipses, un background pas assez exploité et une happy-end des plus malheureuse au vu des possibilités extrèmement sombres, pessimistes même, que le réalisateur avait à sa disposition finissent de plomber la deuxième partie du film.
Dommage, oui. Vraiment dommage...
Mais il faut savoir aussi reconnaitre les qualités de l'engin, plutôt hors norme, et pouvoir les savourer.
Balayons donc nos réticences pour ne garder à l'esprit que cette première partie quasiment en apesanteur - sans mauvais jeu de mot - et cette tentative bancale, certes, mais hautement méritoire de relecture d'un mythe moderne par la bande, gentille transgression des codes d'un univers issu de la BD.
Transgression évidemment plus humoristique que philosophique pour un film au final assez inégal... mais qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer quand même.
Malgré tout et surtout malgré lui...
Cote: **
9 commentaires:
ah! j'hésitais justement! y aller, pas y aller?
Bon. Vu la température qu'il fait, c'est pas le moment d'aller s'enfermer en salle mais en DVD, je crois que ça va le faire.
Oui, ça l'effectuera, en effet.
Cela dit il y a quand même des scènes qui méritent d'être vues sur grand écran.
wèèèè mais:
-c'est trop cher
-c'est trop chiant
-c'est trop chaud
-c'est trop pas envie d'aller me foutre en salle.
donc ce sera en DVD... Je fumerai 14 pétards pour bien me mettre dans l'ambiance et ça l'effectuera tout à fait.
-C'est trop chaud.
Pas dans une salle de cinéma, justement.
Ouai comme tu dis ca démare super bien et puis c'est vraiment pornawak no good job
Ouais mais le début est quand même convenab', hein... Toute la première moitié, même...
Le debut est parfait meme les 3/4 du film , c'est apres que ca part en couille . Non sérieux c'était quand meme plus drole l'époque ou Peter Berg se fesait pourchasé par Horace Pinker dans le Shocker de Craven.
Mouahahaha... Je l'ai revu récemment celui-là, quelle daube quand même... Mais ça en devient carrément rigolo!
et le review de Batmouille, on va devoir le faire nous-même?
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