lundi 28 juillet 2008



Broudges-la-Morte.

"Bons Baisers de Bruges" (In Bruges) de Martin McDonagh (UK); avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Ralph Fiennes, Clémence Poésy, Jérémie Renier, Elizabeth Berrington...

Après un contrat qui a mal tourné, deux tueurs à gages sont envoyés à Bruges par leur patron afin de se faire oublier quelques temps. Alors que le premier, plus jeune et plus bas-de-plafond, s'ennuie et déteste d'emblée la ville, son collègue, plus âgé mais aussi plus cultivé, se laisse prendre aux charmes de la Venise-du-Nord. Le temps passant et restant sans nouvelles de leur commanditaire, les deux hommes, désoeuvrés, vont aller au devant de bien étranges rencontres. Jusqu'à ce que le coup de fil tant attendu relance la machine dans une direction que personne n'attendait...

Bonne, pour ne pas dire excellente, surprise que ce petit film que l'ont croyait "gadget" et qui nous était vendu comme une énième "tarantinade" mâtinée d'un zeste de Guy Ritchie (après tout, c'est un film anglais et c'est d'ailleurs peut-être ce qui fait toute la différence), le tout passé à la ponceuse de l'inévitable - et souvent insupportablement tarte-à-la-crème- "surréalisme à la belge".

La surprise en question résidant essentiellement dans le fait - Eh oui! C'est paradoxal mais justement - qu' "In Bruges" est un peu tout cela à la fois.
Mais pas seulement.
Et surtout que tous ces ingrédients qui, traités à la louche voire à la truelle par un quelconque branleur US auraient donné naissance à un indigeste cake de lieux communs glâcé au mauvais humour et emballé façon clip, débouchent ici sur un petit film étonnant, léger, presqu'en apesanteur même, malgré son sujet et ses débordements (divers et multiples).

Le fait est que, sans doute grâce à Bruges elle-même, son ambiance et la manière quasi onirique dont elle est filmée ici, le film tout entier baigne dans une sorte de nonchalance, voire de nostalgie qui lui donne un ton et une saveur tout à fait particuliers.

Son rythme très lâche, qui pourrait même passer pour de la lenteur, lui confère une esthétique à part.
Avec d'étranges pauses qui, elles aussi, pourraient se transformer en longueurs, ne serait-ce ce montage étonnant, qui finit par rendre palpable l'état d'attente dans lequel se trouvent les deux hommes et ce scénario, finalement plus intelligent que roublard, qui, de rebondissements en rebondissements, n'a de cesse de faire monter la tension jusqu'à l'éclatement final (et c'est peu dire qu'au final, tout le monde morfle).

Une des bonnes idées du néophyte McDonagh est également de se servir de la ville (qui est un personnage à part entière du film) et de cette ambiance plus "flamande" que vraiment belge pour contourner les clichés inérents à ce genre d'oeuvre qu'on pourrait presque qualifier de "touristique"...

Pas ou peu de clichés (la bière, les moules, les frites, ce genre de choses...) mais une approche quasiment "historique" de la ville et de ses habitants qui en font l'écrin idéal d'une histoire finalement très sombre mais contée avec un humour salutaire.
Et si la Belgique en tant que pays est parfois égratignée, on a le bon goût de laisser les belges eux-même en dehors du coup (en dehors d'une blague hilarante où il est question de chocolat et de pédophilie).

Quand on sait en plus que les dialogues sont excellents et souvent drôlissimes, que le film est servi par un casting haut de gamme (les trois acteurs principaux sont vraiment à tomber par terre, chacuns dans leur genre) et que le suspense - et une violence très graphique - sont également au rendez-vous on se dit que, finalement, ce petit film qui semble avoir bénificié d'une sortie presque "technique" restera sans doute comme l'un des bons moments cinématographiques de l'été.

Et qu'il aurait été dommage de passer à côté...

Wé!


Cote: ***

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Peux tu nous raconté cette fameuse blague hilarante avec le chocolat ?

Cartman a dit…

Quelles sont les deux spécialités de la Belgique?

Le chocolat et la pédophilie.

Et pourquoi ont-ils inventé le chocolat?

Uniquement pour attirer les enfants.

Ca donne mieux en V.O. raconté par Colin Farrell...