samedi 10 juillet 2010


Fous ta capuche !

"Robin des Bois" (Robin Hood) de Ridley Scott (USA); avec Russell Crowe, Cate Blanchett, William Hurt, Max von Sydow, Mark Strong, Oscar Isaac...

Au tournant du XIIIè siècle, Robin Longstride, archer dans l'armée du roi Richard Coeur de Lion, rentre de croisade pour voir son souverain mourir lors du siège d'un chateau français. De retour en Angleterre après avoir usurpé l'identité d'un chevalier défunt il se retrouve à Nottingham où il ne peut que constater l'étendue de la corruption qui ronge le pays, gouverné par le prince Jean, despote plus concerné par son enrichissement personnel que par le bien de son peuple. Trouvant une alliée en la personne de Lady Marianne, Robin rentre alors en résistance dans un royaume qui plus est menacée par les vues expansionnistes du souverain français.

Allez, courage !

Avant de passer à des films bien plus intéressants (en commençant par le très estimable "Tournée" de l'ami Amalric), expédions la seconde partie de ce dyptique sur les blockbusters à propos desquels il n'y a rien ou du moins pas grand chose à dire...

Encore que, ici, le problème soit différent tant il est vrai que, par rapport à un "Iron Man 2" par exemple, ce "Robin des Bois" somme toute pas honteux du tout - loin s'en faut même - brille au moins par une chose: il est doté d'un vrai point de vue, d'un véritable "angle d'attaque".

Ce qui est quand même déjà pas mal, faut bien l'avouer.

Car en effet le film de Ridley Scott se présente assez curieusement comme une préquelle à l'histoire du bandit au grand coeur.
Une sorte d'introduction, de prologue, qui s'arrête là où la plupart des autres films sur le sujet (de ceux de Douglas Fairbanks à celui de Kevin Costner en passant par ceux d'Errol Flynn, de Sean Connery ou par la version animalière de Walt Disney) ne font que commencer.

D'où la drôle d'impression, pendant une bonne partie de la chose, d'assister tout à fait à une autre histoire, même si celle-ci est parsemée de bornes bien reconnaissables (Petit Jean, le frère Tuck, le shériff de Nottingham...).
Et c'est bien évidemment cette approche pour le moins singulière qui fait le sel de cette énième adaptation de la légende, pour le reste à ranger dans la catégorie des films d'aventures "classiques mais efficaces".

Alors oui, c'est sûr, on ne s'ennuie pas.

Car il faut bien avouer que quand il s'agit de donner dans la fresque épique et la cavalcade chevaleresque, Ridley Scott est loin d'être la dernière des fillettes.
Et puis, le film contient suffisamment de retournements de situations, d'intrigues de cours, de méchants complotant dans les coins et autres traitres infâmes pour tenir en haleine pendant ses deux bonnes grosses heures et vingt minutes compactes et bien tassées.
Que la reconstitution d'époque est convenable (et que la vision que l'on donne de l'époque semble finalement plus accurate - quoi que* - que dans pas mal de productions du genre - même si cela reste somme toute et avant tout de la bonne grosse et épaisse sousoupe américaine).
Et que l'interprétation tient la route même si le brave Russell est un brin monolithique et que Cate Blanchett est obligé de faire avec ce qu'on lui donne, soit un personnage de "mère-courage" (c'est une façon de parler) somme toute bien caricatural.
Le compte étant à aller chercher dans les seconds rôles (un von Sydow cabot, un Mark Strong itou et surtout la paire Danny Huston/Oscar Isaac qui fait des étincelles dans "le" rôle de la fratrie ennemie Richard Coeur de Lion/Jean sans Terre).

Bref bref, l'un dans l'autre un spectacle estival sympathique et estimable qui revisite un mythe de façon honorable et qui divertit sans coup férir à défaut de fournir un vrai, grand moment de cinéma, de ceux que l'on pourrait qualifier d'inoubliables.

Mais comme après tout on ne lui demandait rien d'autre, hein... Voili voilou, c'est déjà très bien comme ça.


Cote: **


(*oui, "quoi que"... Après tout l'action de la légende d'Hereward l'Exilé, sans doute à l'origine de celle de Robin des Bois, se situe quand même un bon siècle avant les règnes de Richard Coeur de Lion et de Jean sans Terre. Bref...)

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