jeudi 22 janvier 2009



A l'Ouest? Ben... Toujours rien de nouveau...

"Appaloosa" de Ed Harris (USA); avec Ed Harris; Viggo Mortensen, Renée Zellweger, Jeremy Irons, Lance Henriksen, Timothy Spall...

Randall Bragg, riche propriétaire terrien, règne sans partage sur la petite ville d'Appaloosa. Pour asseoir son pouvoir, il a été jusqu'à abattre le shériff et ses adjoints. Les édiles locaux engagent donc Virgil Cole et Everett Hitch pour tenter de faire revenir un semblant d'ordre dans la cité. Mais les deux hommes aux méthodes plutôt expéditives se heurtent cette fois à un tout autre adversaire. Et l'arrivée de la séduisante veuve Allison French, loin d'arranger leurs affaires, va mettre leur duo à l'épreuve.

Après son biopic sur Jackson Pollock, Ed Harris-le-réalisateur change radicalement son fusil d'épaule (JEU DE MOTS!) en s'attaquant au film de genre.

Et pas n'importe quel genre...

Le plus codifié, le plus chargé d'histoire et parfois le plus poussiérieux d'entre tous: le western!

Celui qu'on ne peut plus attaquer sous l'angle du premier degré ou du chromo "classique" sous peine de sévèrement s'y casser les dents.

Plus la peine, de nos jours, à notre époque de grands westerns mystiques et naturalistes (voyez le "Jesse James" d'Andrew Dominik pour comprendre ce que je veux dire) de nous proposer des remakes poussifs de "3:10 pour Yuma", par exemple...

Finies les intrigues classiques au schémas rabachés, les personnages monolithiques, l'illustration fantaisiste limite Lucky Luke.

Terminé tout ça...

Et le problème d' "Appaloosa" c'est que c'est un peu tout ça à la fois, justement...

Le propriétaire terrien qui terrorise la ville, le mercenaire venant à la rescousse de la population locale (bon, ici ils sont deux, c'est vrai, mais ça ne change pas grand-chose à l'affaire...), tout ça vous a un petit un air de déjà vu... Jusqu'aux décors, aux costumes et aux accessoires qui sentent le réchauffé...

Et la réalisation d'Harris, solide et ultra-classique, suit le même chemin.

Parfois pour le "meilleur" (c'est relatif), installant une belle ambiance virile qui rappelle les vieux John Ford et/ou John Wayne (oui, c'est plus de la madeleine qu'autre chose et encore, faut déjà avoir atteint un certain âge, pour ne pas dire un âge certain...), le plus souvent pour le "pire" (ouais, ouais, là aussi, hein... L'ensemble n'est tout de même pas honteux, faut pas exagérer).
C'est globalement de la belle ouvrage mais sans trop de relief et surtout sans originalité ni prise de risque.

Néanmoins, il faut reconnaitre au néo-réalisateur un certain don pour poser des ambiances et surtout organiser de beaux duels d'acteurs, comme le prouve la première confrontation, à la fois souple (dans sa mise en scène) et tendue (dans son athmosphère) entre son personnage de marshal et celui du méchant, campé avec aplomb par Jeremy Irons...

D'ailleurs, ne nous leurrons pas, c'est essentiellement grâce à son casting, brillant, que le film trouve son intérêt (casting dont on excluera malheureusement Renée Zellweger qui replonge dans ses mauvaises habitudes de surjeu telles qu'initiées par son rôle oscarisé dans le "Retour à Cold Mountain" de feu Anthony Minghella).

Le casting et surtout... les dialogues!

Savoureux, drôlissimes, décalés, ils sont pour le moins surprenants dans un film de cet acabit et transforment avec bonheur chaque échange entre Ed Harris et Viggo Mortensen en vrai pépite de comédie pure... Ce qui rajoute une pincée de sel à l'ensemble.


Pincée de sel bienvenue, d'ailleurs, parce qu'une fois encore, pour ce qui est du reste...

Mouais...

Bof, hein?

Franchement bof.


Cote: *

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si tu as l'occasion va voir Eden Lake.C'est mortel.

Cartman a dit…

Parait. Mais on le joue de nouveau qu'au Barakinepolis...