Oui-Oui et la Menace Verte.
"Phénomènes" (The Happening) de M. Night Shyamalan (USA); avec Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo, Betty Buckley, Spencer Breslin, Alison Folland...
Un matin, à Manhattan. Tout à coup, en quelques minutes, sans que l'on ait perçu le moindre signe avant-coureur, des dizaines - des centaines même! - de personnes se donnent la mort de manière extrèmement spectaculaire; sautant des immeubles, se tirant une balle dans la tête, se poignardant avec n'importe quel objet leur tombant sous la main... Est-ce une attaque terroriste d'un genre nouveau? Une arme terrifiante et inconnue? Un virus expérimental ayant échappé à ses créateurs? Alors qu'autorités et spécialistes se perdent en conjectures et que l' "épidémie" semble gagner le reste du pays, Elliot Moore, enseignant à Philadelphie tente tant bien que mal de fuir le phénomène en compagnie de sa femme, d'un de ses collègues et de la fille de celui-ci. Mais comment survivre à une telle menace, aussi invisible qu'impitoyable?
Ca commence super bien!
Oui, autant le dire tout de suite: le début est vraiment impressionnant.
Le premier suicide collectif esquissé dans Central Park, puis les ouvriers qui se jettent du haut de leurs échafaudages, autant de scènes vraiment flippantes qui donnent l'impression qu'après le pitoyable conte neu-neu qu'était "La Jeune Fille de l'Eau", Shyamalan est de retour aux affaires. Qu'il est revenu à ce qu'il sait faire de mieux: le thriller paranormal, paranoïaque et à tiroirs.
Le truc à twist qui a fait sa gloire, quoi... "Sixième Sens", "Incassable" ou même "Signes" ou "Le Village"...
Eh bien il n'en est rien!
Que nenni, détrompez-vous!
Et que les fans (dont je suis, je ne m'en suis jamais caché) sortent leurs mouchoirs: visiblement le gaillard est perdu. Ou, en tout cas, il semble bien avoir atteint ses limites. Et en fin de compte elles n'étaient pas bien loin...
Car une fois passé ce premier quart d'heure prometteur et engageant, quelle déception!
Et quelle dégringolade...
Où est passée la virtuosité discrète qui faisait le sel de ses précédentes réalisations?
Qu'est-il advenu du scénario qui devait pourtant bien avoir été écrit, à un moment, avant le début du tournage?
Qu'est-ce que c'est que cette direction d'acteurs en roue libre?
Et cette enfilade de scènes creuses et de rebondissements à la con qui peinent vraiment à garder le spectateur en éveil?
A l'image de la maison-témoin dans laquelle se retrouvent les protagonistes à un moment donné de l'histoire, tout ici semble factice, creux, vide et emballé sous du plastique.
Jamais, pas un instant, on ne se soucie de ce qu'il va advenir de cette bande de branquignols mongoloïdes se débattant de manière totalement ridicule d'une situation absurde à une autre.
Jamais on n'a même envie de savoir le pourquoi du comment de cette épidémie de phénomènes de foire, tellement le cinéaste lui-même semble s'en soucier comme d'une guigne (de toute façon, la demie explication donnée par un des personnages les plus concons de l'affaire - et c'est pas ça qui manque dans ce film où tout le monde semble être au mieux un parfait abruti, au pire un handicapé profond - s'avèrera être la bonne. Et c'est même pas un spoiler vu que 1). on s'en doute dès le départ, 2). l'explication finale n'en dira pas plus, ça finit en queue de poisson et 3). on s'en fout, putain! On s'en fout!).
Certes il y a une ou deux choses à sauver dans ce film, sans doute le plus hitchcockien de son auteur (on pense vraiment beaucoup, beaucoup aux "Oiseaux").
Outre l'introduction, spectaculaire, on retrouve ici et là le don de Shyamalan pour poser une ambiance, pour créer le frisson ou pour faire sursauter (les pendus, l'accident de voiture, ...) mais tout celà est tellement dilué dans un enchainement de scènes ni faites, ni à faire, qu'une fois encore on s'en désintéresse complètement.
Mais le comble reste quand même l'interprétation!
Ou, devrait-t-on dire, la direction d'acteur...
Car il semble que M. Night Shyamalan ait voulu tirer des choses inédites de ses interprêtes (pour le coup, c'est réussi. Mouarf!) en les mettant "dans un véritable état de paranoïa".
Quel coup de maitre, mes aïeux!
Mark Wahlberg, que l'on a pourtant connu autrement inspiré dans "Les Infiltrés" ou les films de James Gray, pour ne citer que ceux-là, a rarement, voire jamais, été aussi mauvais.
C'est bien simple, il joue comme un cochon!
Steven Seagal (et la fourmi) à côté de ça c'est Laurence Olivier!
Parce que, que dire, franchement, de la scène dans les champs où, au milieu de la panique générale, il demande "un peu de temps pour réfléchir", par exemple?
Que dire, sinon qu'on a sincèrement mal pour lui tellement il est insuportablement et pathétiquement à chier?
Rien.
Si ce n'est, vaguement, "Pauvre, pauvre Mark"...
Le problème, évidemment, c'est que le reste du casting est au diapason...
Et comme en plus il est mal servi par des scènes écrites avec les fesses, ça tourne régulièrement au parfait n'importe quoi (tout le passage avec Betty Buckley, sorte de "Psychose" joué par la Troupe d'Art Dramatique du Home pour Vieux de Springfield).
Seule la toujours charmante Zooey Deschanel nous offre deux trois choses un peu convenables à se mettre sous la rétine.
Le hic, c'est qu'elle a l'air de ne pas croire du tout à ce qu'elle fait (on la comprend, notez...) et que du coup, elle joue le tout comme si elle évoluait dans un film de Mel Brooks. Voire pire...
Rajoutons à ça, bien entendu, le sous-texte le plus débilement écolo-bobo-catho-cliché de ces vingt dernières années et on aura compris qu'il vaut mieux franchement éviter le bazar...
Et que pour monsieur Shyamalan il est plus que temps de se réveiller.
Cote: *
dimanche 29 juin 2008
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8 commentaires:
mouarf!
Me suis régalé à lire cette critique!
J'aime quand tu vas voir des films qui n'ont finalement au bout du compte aucun interêt, tu en parles aussi bien que des films qui t'ont plu!
Encore!
Le problème c'est que, aussi étonnant que ça puisse paraitre (j'en suis d'ailleurs le premier surpris) j'ai beaucoup aimé "L'Incroyable Hulk".
Faudra donc attendre un peu...
ah mais j'ai vu la bande-annonce de Hulk et ça avait l'air fort fort sympathique!
Dépêche-toi à faire la critique, fainénant!
"Fainénant"?
ROUMAIN!
Tu peux déjà le mettre dans ton top ten des plus grosses merdes de l'année, avec the dark floor qui mérite la palme
C'est le truc de Lordi, ça?
Oui c'est bien la merde a Lordi plus con tu meurs ; enfin apres RAMBO 4
Mouahahahaha!!!
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