A l'Ouest, rien de nouveau...
"3:10 pour Yuma" (3:10 to Yuma) de James Mangold (USA); avec Russell Crowe; Christian Bale, Gretche Mol, Peter Fonda, Vinessa Shaw, Ben Foster...
Dan Evans est criblé de dettes... Contre une prime en monnaie sonnante et trébuchante, il accepte de s'engager dans l'escorte devant conduire Ben Wade, un dangereux pilleur de diligences, jusqu'à Contention, où il doit être mis sur le train pour Yuma, afin d'y être jugé au tribunal fédéral...
Quel brave type, ce James Mangold, finalement...
Un gentil garçon mais un grand malade..
Surtout quand on regarde de plus près sa filmographie.
Parce que, avouons-le, arrivé à ce stade, ce n'est plus de l'éclectisme, c'est de la schizophrénie...
Jugez plutôt...
Dans sa courte - et relativement brillante - carrière, il nous aura déjà grâtifiés d'un drame indépendant ("Heavy"), d'un film policier traité sous forme de western - ou le contraire ("CopLand"), d'un mélodrame en milieu psychiatrique ("Une Vie Volée"), d'une comédie romantique mâtinée de S.F. ("Kate & Leopold"), d'un thriller à tiroirs ("Identity") et d'un biopic musical (l'excellent "Walk the Line")!
On avouera quand même que ce n'est pas rien...
Et voila donc qu'il rajoute une pierre (allez, un caillou...) à l'édifice de sa maladie mentale en s'attaquant de manière incompréhensible à la fois au western en tant que style et au remake en tant qu'exercice de...
Incompréhensible parce que franchement, une fois de plus, à quoi bon?
Qu'est-ce qui n'avait pas déjà été dit dans l'admirable original de Delmer Daves (qui le considérait comme son meilleur western alors que le gaillard n'était quand même pas manchot en la matière)?
Parce que franchement, l'intérêt du film de Daves résidait essentiellement dans le fait que l'action était quasiment circonscrite dans une seule unité de lieu, si ce n'est de temps: une chambre d'hôtel où le ranchero et son prisonnier attendait la venue du train, entouré par les membres du gang de Wade, venu le libérer.
Une sorte de signe avant-coureur de ce que sera "Rio Bravo"; le chef-d'oeuvre de Hawks (et, au-delà, l' "Assaut" de Carpenter, évidemment) en plus sombre encore. Et surtout en plus cérébral.
Or, que fait ici Mangold, si ce n'est dynamiser inutilement un processus intelligent et se suffisant à lui-même en allongeant l'action, en multipliant les personnages secondaires et en passant par tous les cliché absurdes du western de commande (indiens, attaque de diligence, fusillades à gogo, poursuites diverses...)?
Il transforme l'étouffant huis-clos fondateur en une inutile pétarade hollywoodienne...
Oh, certes, ce n'est pas mal mis en scène et l'amateur de sensations fortes y trouvera sa dose d'action, même s'il devra pour cela avaler pas mal de couleuvres (la fusillade finale est complètement invraisemblable. Et que dire de l'épilogue?).
Oui mais bon... Et après?
Et après: rien!
C'est plat, creux, vide et inintéressant.
La reconstitution d'époque frise le Lucky Luke (on est loin du vérisme naturaliste du récent "Jesse James" de Dominik, par exemple).
Les seconds rôles sont au mieux sacrifiés (Peter Fonda, Gretchen Mol, Vinessa Shaw...) au pire insupportables (Ben Foster, hystérique comme à sa malheureuse habitude) et les deux acteurs principaux fonctionnent en totale économie de moyens, machoire serrée et regard du même métal pour Bale, sourire narquois et oeillades vicelardes - "Ouh! je suis méchant!" - pour Crowe...
Et puis c'est tout...
En deux mots comme en cents: un film devant lequel on ne s'ennuie pas vraiment, non.
Un film dont on se demande juste pourquoi il a été tourné...
Cote: *
"3:10 pour Yuma" (3:10 to Yuma) de James Mangold (USA); avec Russell Crowe; Christian Bale, Gretche Mol, Peter Fonda, Vinessa Shaw, Ben Foster...
Dan Evans est criblé de dettes... Contre une prime en monnaie sonnante et trébuchante, il accepte de s'engager dans l'escorte devant conduire Ben Wade, un dangereux pilleur de diligences, jusqu'à Contention, où il doit être mis sur le train pour Yuma, afin d'y être jugé au tribunal fédéral...
Quel brave type, ce James Mangold, finalement...
Un gentil garçon mais un grand malade..
Surtout quand on regarde de plus près sa filmographie.
Parce que, avouons-le, arrivé à ce stade, ce n'est plus de l'éclectisme, c'est de la schizophrénie...
Jugez plutôt...
Dans sa courte - et relativement brillante - carrière, il nous aura déjà grâtifiés d'un drame indépendant ("Heavy"), d'un film policier traité sous forme de western - ou le contraire ("CopLand"), d'un mélodrame en milieu psychiatrique ("Une Vie Volée"), d'une comédie romantique mâtinée de S.F. ("Kate & Leopold"), d'un thriller à tiroirs ("Identity") et d'un biopic musical (l'excellent "Walk the Line")!
On avouera quand même que ce n'est pas rien...
Et voila donc qu'il rajoute une pierre (allez, un caillou...) à l'édifice de sa maladie mentale en s'attaquant de manière incompréhensible à la fois au western en tant que style et au remake en tant qu'exercice de...
Incompréhensible parce que franchement, une fois de plus, à quoi bon?
Qu'est-ce qui n'avait pas déjà été dit dans l'admirable original de Delmer Daves (qui le considérait comme son meilleur western alors que le gaillard n'était quand même pas manchot en la matière)?
Parce que franchement, l'intérêt du film de Daves résidait essentiellement dans le fait que l'action était quasiment circonscrite dans une seule unité de lieu, si ce n'est de temps: une chambre d'hôtel où le ranchero et son prisonnier attendait la venue du train, entouré par les membres du gang de Wade, venu le libérer.
Une sorte de signe avant-coureur de ce que sera "Rio Bravo"; le chef-d'oeuvre de Hawks (et, au-delà, l' "Assaut" de Carpenter, évidemment) en plus sombre encore. Et surtout en plus cérébral.
Or, que fait ici Mangold, si ce n'est dynamiser inutilement un processus intelligent et se suffisant à lui-même en allongeant l'action, en multipliant les personnages secondaires et en passant par tous les cliché absurdes du western de commande (indiens, attaque de diligence, fusillades à gogo, poursuites diverses...)?
Il transforme l'étouffant huis-clos fondateur en une inutile pétarade hollywoodienne...
Oh, certes, ce n'est pas mal mis en scène et l'amateur de sensations fortes y trouvera sa dose d'action, même s'il devra pour cela avaler pas mal de couleuvres (la fusillade finale est complètement invraisemblable. Et que dire de l'épilogue?).
Oui mais bon... Et après?
Et après: rien!
C'est plat, creux, vide et inintéressant.
La reconstitution d'époque frise le Lucky Luke (on est loin du vérisme naturaliste du récent "Jesse James" de Dominik, par exemple).
Les seconds rôles sont au mieux sacrifiés (Peter Fonda, Gretchen Mol, Vinessa Shaw...) au pire insupportables (Ben Foster, hystérique comme à sa malheureuse habitude) et les deux acteurs principaux fonctionnent en totale économie de moyens, machoire serrée et regard du même métal pour Bale, sourire narquois et oeillades vicelardes - "Ouh! je suis méchant!" - pour Crowe...
Et puis c'est tout...
En deux mots comme en cents: un film devant lequel on ne s'ennuie pas vraiment, non.
Un film dont on se demande juste pourquoi il a été tourné...
Cote: *
4 commentaires:
Rien avoir avec ton western , mais j'ai beaucoup rigolé en regardant ce bon vieux Henry Rollins en figthers dans detour mortel 2
Putain, qu'est-ce que c'est mauvais ce film! Hallucinant!
Mais Rollins est très drôle, en effet...
tu vas faire un review j'espère!!!!
Plutôt crever pendant une répète de Mokronog!
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