"My, that's a big one!"
"Zodiac" de David Fincher (USA); avec Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr., Mark Ruffalo, Chloe Sevigny, Brian Cox, Clea DuVall, Dermot Mulroney...
A la fin des années 60, un insaisissable tueur en série semait la terreur dans la région de San Francisco.
Narguant la presse et la police en essaimant les messages cryptés comme autant d'indices, le tueur - qui se surnommait lui-même "Zodiac" - s'appropria une trentaine de victimes et ne fût jamais capturé.
Narguant la presse et la police en essaimant les messages cryptés comme autant d'indices, le tueur - qui se surnommait lui-même "Zodiac" - s'appropria une trentaine de victimes et ne fût jamais capturé.
Trois hommes: le caricaturiste Robert Graysmith, le journaliste Paul Avery et le policier David Toschi on consacré une partie de leur vie à son impossible traque.
Ce qui frappe d'abord avec le nouveau film de David Fincher c'est à quel point son réalisateur semble avoir atteint une sorte de maturité.
Loin des poses adolescentes et des exercices de style brillants mais somme toute futiles qui faisaient le sel de ses premières productions, "Zodiac" se démarque de part son style quasi-documentaire et la fluidité de sa mise en scène.
Plus maitrisée que réellement "classique" (si ce n'est en opposition au caractère presque baroque de ses précédents opus, "Fight Club" en tête), celle-ci, magnifiée par la splendide photo crépusculaire d'Harris Savides, ménage bien évidemment quelques morceaux de bravoure à couper le souffle (le meurtre du taximan sur fond de soleil levant, pour n'en citer qu'un) mais frappe surtout par le fait que, pour une fois, elle se met entièrement au service de l'histoire plutôt que de la phagocyter...
Loin des poses adolescentes et des exercices de style brillants mais somme toute futiles qui faisaient le sel de ses premières productions, "Zodiac" se démarque de part son style quasi-documentaire et la fluidité de sa mise en scène.
Plus maitrisée que réellement "classique" (si ce n'est en opposition au caractère presque baroque de ses précédents opus, "Fight Club" en tête), celle-ci, magnifiée par la splendide photo crépusculaire d'Harris Savides, ménage bien évidemment quelques morceaux de bravoure à couper le souffle (le meurtre du taximan sur fond de soleil levant, pour n'en citer qu'un) mais frappe surtout par le fait que, pour une fois, elle se met entièrement au service de l'histoire plutôt que de la phagocyter...
Autre caractéristique du film: côté scénario, c'est riche. Très riche...
Autant être prévenu: mieux vaut ne pas aller voir ce film un lendemain de veille!
L'histoire est tellement dense, on est tellement bombardé d'informations durant toute la durée du mètrage qu'une seconde d'inattention suffit à faire perdre le fil.
Mais on est ultimement récompensé, tant l'histoire est passionante et tant la quête de vérité des protagonistes se révèle finalement contagieuse.
On en arrive presque à être aussi obsédé qu'eux par la découverte du coupable et de ses motivations.
On en arrive presque à être aussi obsédé qu'eux par la découverte du coupable et de ses motivations.
La narration, très subtile, se focalise tour à tour sur chacun des trois enquêteurs mais moins dans une optique "rashomonienne" que dans une tentative de complémentarité, de synthèse des éléments découverts tout au long de l'enquête.
Et ce découpage permet paradoxalement de fluidifier l'histoire, chaque partie apportant son lot de révélations mais insufflant également son propre rythme.
Et ce découpage permet paradoxalement de fluidifier l'histoire, chaque partie apportant son lot de révélations mais insufflant également son propre rythme.
La première, qui suit le reporter Paul Avery, est la plus purement documentaire, reconstituant minutieusement les premiers meurtres imputés au tueur, détaillant à la fois ses méthodes et sa psychologie et culminant au cours d'une hallucinante scène du kidnapping (encore un grand moment de découpage et de mise en scène).
La seconde, s'attachant cette fois au flic interprété par Ruffalo, fait légèrement tomber la tension pour mieux décrire les ravages psycholgiques subit par les enquêteurs et leur entourage (avec en filigrane déja, la déréliction du couple formé par Gyllenhaal et Sevigny).
La seconde, s'attachant cette fois au flic interprété par Ruffalo, fait légèrement tomber la tension pour mieux décrire les ravages psycholgiques subit par les enquêteurs et leur entourage (avec en filigrane déja, la déréliction du couple formé par Gyllenhaal et Sevigny).
La troisième et dernière, enfin, suivant le parcours de Graysmith (auteur des deux bouquins dont le film est inspiré) fait très habilement rebondir l'intrigue.
Le rythme s'accélère, vous clouant littéralement à votre fauteuil et multipliant les rebondissements jusqu'a un épilogue forcément frustrant.
Le rythme s'accélère, vous clouant littéralement à votre fauteuil et multipliant les rebondissements jusqu'a un épilogue forcément frustrant.
Mais pas tant que ça!
Parce qu'autant règler tout de suite son compte à une rumeur persistante: "Zodiac" n'apporte forcément aucune réponse définitive à l'affaire (on n'assiste à aucune arrestation - et pour cause!) mais le film ne laisse pas pour autant le spectateur totalement sur sa faim.
S'appuyant comme déja précisé sur les livres de Robert Graysmith, il épouse forcément la thèse soutenue par celui-ci quant à l'identité du coupable.
Le fait que celui-ci ne fût pour autant jamais réellement inquiété (et même finalement blanchit par des tests ADN) ne fait que renforcer le côté palpitant et étrangement obsessionnel du récit.
Le fait que celui-ci ne fût pour autant jamais réellement inquiété (et même finalement blanchit par des tests ADN) ne fait que renforcer le côté palpitant et étrangement obsessionnel du récit.
"Etrange équipée au pays au royaume indécis de la curiosité et de la frustation " (la formule n'est pas de moi mais je la trouve suffisament belle que pour me permettre de la citer), "Zodiac" est un film fascinant, tant par la reconstitution méticuleuse de l'ambiance seventies (on pense beaucoup aux "Hommes du Président") que par ce qu'il révèle sur la nature humaine.
Ajoutons encore qu'avec un casting d'une telle excellence le film brille aussi bien évidemment par son interprétation: Jake Gyllenhaal et Robert Downey Jr. comme toujours, Mark Ruffalo comme jamais.
Et le reste suit, au quart de tour.
Et le reste suit, au quart de tour.
Au final, en embrassant une bonne part de l'imaginaire collectif (on cite entre autre "Dirty Harry", évidemment) et en ressucitant une forme passionnante de cinéma, Fincher se pose en digne successeur des grands maitres des années '70.
Et annonce le retour du vrai bon cinoche de genre(s). Celui qui les transcende.
Un cinéma qui chamboule, qui stimule... et qui réfléchit...
Côte: ***
Côte: ***
1 commentaire:
yes un vieux nouveau film a l'ancienne et c'est du trés bon
ça nous colle litteralement fauteuil , c'est tout bonnement passionnant
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