lundi 1 octobre 2012


Tord-boyaux.

"Des Hommes sans Loi" (Lawless) de John Hillcoat (USA); avec Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke, Jessica Chastain, Guy Pearce, Mia Wasikowska...

1931. Dans le comté de Franklin, au coeur de l'Amérique profonde et en pleine Prohibition, les trois frères Bondurant sont des trafiquants d'alcool notoires. Jack, le plus jeune, a des rêves d'indépendance et veut transformer la petite affaire familiale en trafic d'envergure. Howard, le bagarreur, reste loyal malgré l'alcool qui lui ronge la cervelle. Forrest, l'aîné, enfin, se croit indestructible et s'impose en chef voulant protéger sa famille. Face à des flics corrompus, à une justice à géométrie variable et à des gangsters rivaux sans scrupules, la fratrie trace sa route, confrontée aux nouvelles règles d'un monde en totale évolution.
Faisant ici la part belle au code d'honneur de bandits aux grands coeurs, l'australien John Hillcoat poursuit, après un western tourné dans l'Outback ("The Proposition") et une adaptation d'un roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy ("La Route"), son exploration d'une Amérique à la fois réaliste et fantasmée.

Accompagné de son éternel complice Nick Cave (pas seulement à la musique mais surtout à l'écriture), il signe ici une oeuvre ultra-référencée dont le clacissisme bon teint est peut-être la limite (certains ce sont demandé ce qu'il faisait en compète à Cannes) mais aussi - et sans doute surtout - la force.

Une mise en scène sobre et minérale, brute de décoffrage et sans aucun lyrisme de mauvais aloi, un soin tout spécifique apporté à la bande-son (et aussi, on y revient, à la musique, avec entre autre une étonnante version bluegrass du "White Light/White Heat" du Velvet Underground), une violence distillée (Arf ! Jeu de mots !) mais tétanisante: le film bâtit sa flamboyance sur une mécanique efficace et bien huilée, redonnant ses lettres de noblesse au gangster movie de jadis.
Même si c'est évidemment dans la relation entre les frangins, toute en affection contenue et en virilité bourrue, que s'épanouit réellement l'histoire.

La reconstitution historique est impressionnante et - alors que d'habitude Hollywood fait rimer "prohibition" avec Al Capone et Chicago -  on est cueilli par l'originalité de son approche, qui revient aux sources rurales et même rednecks de l'économie souterraine qui se mit en place à l'époque.

La distribution, quant à elle, est évidemment impressionnante et prend une place importante dans le plaisir que l'on éprouve à voir "Lawless": Jessica Chastain et Mia Wasikowska (même si son personnage est un peu accessoire) sont parfaites, comme l'est le peu connu Jason Clarke dans le rôle de Howard.
Il est juste dommage de voir comme le talent de Gary Oldman est galvaudé à travers un rôle qui frôle la figuration.
Et surtout douloureux de voir comment Guy Pearce surjoue son personnage d'agent spécial fielleux et gominé.

Mais si une seule vraie réserve doit être évoquée, ce sera au niveau de l'écriture.
Bien qu'inspiré d'un livre écrit par le fils ou le petit-fils de l'un des Bondurant - et donc d'une histoire vraie - le scénario du brave Nick Cave s'avère trop cruellement criblé de trous, traversé d'ellipses malheureuses pour réellement convaincre.
Et donne l'impression étrange que l'on ne nous donne pas toutes les infos nécéssaires à la bonne compréhension de l'affaire.
Du coup, on se demande parfois si l'on ne nous a pas posés devant un épisode d'une série quelconque sans que l'on n'aie eu la chance de voir le début.
Et sans que l'on n'aie vraiment non plus l'occasion d'en appréhender la fin.

C'est embêtant, on l'avouera.
Et empêche malgré toute ses qualités "Des Hommes sans Loi" de devenir le grand film - si pas le chef d'oeuvre - qu'il aurait pu être.

On n'est jamais si bien trahi que par les siens, tenez.


Cote: ***

2 commentaires:

Anonyme a dit…

According to coal miners can make from $56,000-$104,000
a year. Now repeat the process by mining
and dropping simultaneously. A large number of workers, particularly
in the professional occupations, will become eligible
for retirement in the coming years, and some companies may have trouble coping with the loss of many experienced workers to
retirement at a time when the industry is expanding production on dryer machine
and ball mill machines.

Anonyme a dit…

Instead, put grass clippings to use as mulch for
your garden. Wear disposable gloves to keep from directly touching feces.
Sure, you had your occasional exception that stupidly borrowed
from the local loan shark, but most learned to live on
less.

Here is my page mulching